Ecrit le 15.08.10 à 14h30
J’ai depuis quelques jours une petite appréhension à l’idée de poser des mots sur mon ressenti. Il tournait pas mal autour d’une seule personne ces derniers temps et comme il faut que je m’en sépare, j’évite. Tant que je n’en parle pas, je parviens presque à vivre. Et si je ne pense pas à ce qu’il fait ni où il peut être et s’il est triste, je peux continuer. A garder un sourire parfois sincère. A ne pas faire les quatre cents pas dans une pièce ronde et obscure. Ressasser ma peine, me repasser le film depuis le début en faisant un arrêt sur image sur tous les plans qui ont fait capoter l’histoire et Dieu sait s’ils sont nombreux.
Je suis dans la montagne il y a un chat qui cherche ma main tous les soirs, un couple qui s’aime ayant des paroles positives sur un quotidien qui aurait pu être banal sans cette ferveur à apprécier les petits bonheurs et un ami qui fait énormément pour moi. Je n’ai pas de raison de mendier plus que cela. On peut parler des heures de sujets délicats comme on peut rester dans le silence, l’un à côté de l’autre, sans être obligés de se trouver des occupations autres que de simplement contempler l’existence.
C’est comme s’il était contre nature pour moi de ne pas m’attacher à ce genre d’attention désintéressée. Que quelqu’un me donne sans que je ne lui demande quoi que ce soit, qu’il soit là dans les moments maussades sans cet air de justicier de la planète moralisateur et me serre dans ses bras lorsqu’il sent couler mes larmes sèches, ça me touche. Et quand je suis touchée, je ne peux pas m’empêcher de m’éprendre. Mais c’est un amalgame que je fais vraiment trop régulièrement pour ne pas me rendre compte de la supercherie.
Depuis que je suis chez cet ami je rêve de lui tous les soirs. Je rêve qu’il est auprès de moi, juste, veillant sur mes actions et parfois me guérissant de certaines plaies, me prévenant des dangers. Dans tout mon être je sens qu’il est là pour moi tout en me laissant faire mon chemin et mes prises de conscience seule. C’est un homme bienveillant comme j’en ai rarement rencontré en mon chemin. Et il me respecte. Mais il est de douze ans mon aîné et plus mature que les gens de son âge alors il est un peu mon maître spirituel, mon exemple à suivre, ma terre d’ancrage.
Je suis vraiment heureuse d’avoir pu rencontrer une telle personne et Ice n’y est pas pour rien. Alors je ne peux pas regretter.
C’est juste trop frais pour moi.
Et puis avant-hier on est monté là où il n’y avait plus de lumières se manger du regard les étoiles. C’était la nuit des étoiles filantes évidemment. Les coïncidences font que tous les ans par hasard je me pose dans leur mire pile à la bonne période. Allongés dans l’herbe et les grillons qui chantent, personne à l’horizon des feux d’artifices naturels rien que pour nos yeux, un moment privilégié. Je n’ai pas pu me retenir de penser que je ne lui demandais pas plus que cela, à Ice. Se poser quelques heures face au ciel lui et moi, ce genre de trucs qui ne sollicite pas d’efforts autre que de supporter d’être uniquement deux ce laps de temps là.
J’aurais encore pas mal de choses à raconter mais bizarrement ça devient une atteinte à ma pudeur. Peut-être après tout qu’il y a des instants qui ne se disent pas.