Ecrit le 16.08.10 à 20h30
Ca y est, je rentre à la maison. Dans le train du retour, un soleil rouge orangé parfaitement rond qui s’engouffre peu à peu dans les montagnes. C’est une belle fin pour une semaine qui m’a retourné le cerveau.
Sur le quai de la gare devant le contrôleur j’avais un pied sur les marches il m’a dit embrasse-moi alors je suis redescendue, il m’a donné un baiser sur la bouche et pendant que je le regardais avec des yeux de carpe éberluée par le geste il m’a déclamé des phrases tout droit sorties d’une romance pourvue d’une happy end sur fonds d’adieux. Je n’ai rien vu venir. Lui non plus et c’est pour ça que sur le chemin dans la voiture on se demandait ce qu’on allait faire de cet épisode hors série par rapport à l’amitié que l’on s’était promis l’un à l’autre, si on devait zapper, taire l‘affaire. Il m’a répondu c’est notre histoire elle n’appartient qu’à nous. On n’a de comptes à rendre à personne.
Mais bon sang quelle nuit torride.
Un échange sauvage et bestial empreint de profond respect pour l’autre et de don de soi. Une mixture étrange, encore peu visitée jusque là. C’est la première fois que je rencontre un homme. Un homme un vrai, oui. J’avais envie d’être le roseau qui plie. Je sentais son désir se balader sur ma peau, comme des microparticules qui s’agitent et s’éparpillent à une vitesse folle. Je sentais sa force me soulever, j’étais une plume sous ses bras qui me soutiennent, j’étais fragile et il me protégeait dans une grande retenue de tout ce qu’il avait envie de lâcher pour moi. Je le sentais luter contre cette envie naissante et son devoir de me préserver. Et en même temps, ne vouloir que mon bien.
Il n’y a pas eu de pause, ça a duré jusqu’au matin qui n’était pas petit, inlassable, infatigable, il avait des sursauts partant de sa colonne vertébrale, une énergie insatiable qu’il se devait de canaliser, je n’avais jamais assisté à une telle chose jusque là. Incroyable. Il m’a donné ses faiblesses avec confiance, sans me juger, sans se poser de question et évidemment qu’on ne se projetait pas plus loin que maintenant. On s’est soigné mutuellement, nous permettant d’oublier le temps d’un instant ces autres qui nous hantent pour mieux nous rejeter, ces autres qui ne nous veulent pas et ne se soucient pas de ce que nous voulons. Il était là pour moi, avec moi, préoccupé par mon cœur, c’est mon ami.
Mais faire l’amour à quelqu’un chez moi a toujours eu des conséquences. Sur mon attachement. Mes sentiments. Ca m’ouvre les portes d’un désir charnel et comme je confonds un peu tout je confonds les manières d’aimer aussi. Je lui en ai parlé. C’est fou comme j’ai l’impression qu’il me considère comme une personne à part entière enfin je veux dire, dans mon entier. Il me dit, je t’aime pour tout ce que tu es, telle que tu es. Il me dit que je l’ai beaucoup aidé. Que c’est une question de partage. Je lui donne alors naturellement il me donne en retour. Qu’il est là pour moi si jamais je suis dans un jour sans, ou que j’ai besoin de me confier à quelqu’un, qu’il va continuer son périple de son côté, ce travail qu’il doit mener à bien mais qu’à tout moment si j’en ressens le besoin il peut arrêter sa course et prendre son temps pour moi. Parce que voilà, ce n’est pas plus compliqué.
On sent qu’on touche à un autre monde, une autre forme de réflexion, un autre langage. Je ne sais pas si c’est le bénéfice de l’âge mais. J’aimerais atteindre un tel monde et vivre dans un échange sain et sans attente. Apparemment ce n’est pas qu’utopie.
Commentaires :
Je t'embrasse Dine.
Re:
C'est une déclaration bateau et cliché certes, mais elle touche toujours. Elle touche parce qu'elle déborde d'amour inconditionnel.
Meilleurs voeux pour 2011 mamzelle!
MangakaDine
Et ce n'est même pas une blague.