Ecrit le 17.08.10 à 06h00
Comme une phobie de ce temps à perdre à ne pas vouloir se détacher de quelqu’un. Du coup je cours, je m’occupe, je m’atèle à passer à autre chose. Je m’étais dit, ce ne sera pas dans les bras d’un autre. Je ne ferai pas l’erreur deux fois de ne pas achever mon deuil. Me retrouver moi-même avant de me fondre dans un homme à nouveau.
Sauf que. Du blabla, la vie s’en fout pas mal.
Mais c’est pas comme si j’avais cherché à remplacer ce visage posé sur l’amour. Ce n’était vraiment pas mon intention. Dorénavant, je ne veux pas avoir à subir le ressenti sans avoir acquis au préalable la force de gérer les oscillations. Ou au moins celle de les accepter. Avec Ice j’ai vécu un remake de Maro dans la forme. J’étais une gamine incapable d’ouvrir la bouche de peur des représailles, de peur qu’on la gronde, qu’on la punie, la mette dans un coin, à l’écart. Je pouvais pleurer à gros sanglots ces phrases qui me restaient bloquées au travers de la gorge, près de la sortie mais incapable de s’expulser d’elles-mêmes. Forcément si on ne me regarde pas, si on m’évite, je ne peux pas entamer de dialogue. C’était un traumatisme. Me sentir rejetée dans tout mon être, mon cauchemar réel.
A tout bien réfléchir, quitte à penser à quelqu’un autant penser à quelqu’un de bien. Une pensée qui donne le sourire. Parce que pour l’instant Ice c’est plutôt le cafard qui bousille l’appétit et l’envie de s'émerveiller d‘un rien. Alors c’est bon quoi. Ca sert à rien de penser. On y reviendra quand le corps et l’esprit seront en accord avec la mémoire. J’ai l’impression de sentir la fourchette s’enfoncer dans mon crâne tellement ça me mange le cerveau ce qu’il s’est passé et tous ces efforts reniés, ma personne méprisée en bloc. J’ai surement mérité les fins, mais pas la manière d’y parvenir. Je ne vais pas faire perdurer cet état pour lequel je suis en désaccord et entretenir le malaise et si pour ça il faut tirer un trait et oublier pour un temps alors soit.
J’oublie.
On me reproche souvent de me remettre trop vite mais c’est presque qu’il faudrait se plaindre pour que les gens soient satisfaits. Satisfaits de leurs regards de spectateurs de l’histoire qui ont envie d’une romance crédible dans la montée du pathos et la déchirure. De lâcher une larme la tête enfouie dans leur bac à popcorn et se dire la pauvre elle en a chié, ils n’arrivent pas à compatir s’ils ne ressentent pas la souffrance extérieure parce qu’ils ont besoin de s’identifier à la peine et si jamais la peine on la voit pas. Bah elle n’existe pas. Si la personne ne souffre pas, c’est elle la méchante, forcément.
Des fois j’aurais bien envie que l’on s’apitoie sur mon sort, juste pour voir. Mais après tout je le fais déjà suffisamment moi-même ce n’est pas la peine d’en rajouter. Mon ami des montagnes me disait qu’il ne souhaitait pas que j’éprouve un quelconque manque parce qu’alors si ce manque là créait un trou à combler viendrait surement s’y greffer la tristesse. Il ne voulait pas me voir triste. C’était un peu un « je suis là pour toi mais s’il te plait ne t’attache pas à moi plus qu‘il ne faudrait ». Ca m’a fait un petit pincement au cœur mais maintenant je comprends. Il ne me manque pas. Et ça n’a aucun rapport avec l’intensité de mon échange avec lui. C’est juste qu’il avait raison. Si je suis ok avec l’histoire alors je n’ai aucune raison de manquer de quoi que ce soit. De créer d’attache. Il est là à l’intérieur et ne désire en aucun cas me ligoter à lui, il me laisse libre d’agir et d’être, j’ai encore du mal à comprendre cela parce que le domaine ne m’est pas familier mais en réalité tout ça ce n’est que bienveillance et amour. Peu importe la forme. Peu importe le statut. La place.
Finalement ça n’est encore une question d’ego.
Commentaires :
Re:
Du coup, les exigeances en sont décuplées.
Je vais bien, ne t'en fais pas.
ryne