Ecrit le 21.08.10 à 21h30
Je n’ai pas envie de savoir comment il va. Je ne ressens pas ce besoin de l’appeler après la rupture, comme les deux fois précédentes. J’aurais dû me méfier des dictons. Jamais deux sans trois. Mais celle-là est différente puisque assumée par les deux partis. Enfin assumée, du moins maintenant. Ca me titille toujours un peu quand on prononce son prénom près du mien. Ca me titille encore davantage lorsque dans la phrase il est seul, sans attache, loin de ce qu’il pouvait représenter pour moi. C’est fini avec Ice.
Ok, très bien. Ce n’est plus si grave. Tant que je ne revois pas son visage, ses yeux pleins de regrets ou son dédain, les oppositions de ses réactions, je réussis à ne pas m’attarder. Ne pas me morfondre. J’avais conscience qu’en faisant des efforts, je pouvais rapidement tirer un trait. Mais si vite, je n’y crois pas moi-même.
C’est comme si j’étais en train de me cacher quelque chose.
Et puis cet autre si bienveillant qu’il en devient malsain de pouvoir penser à l’aimer davantage. C’est un affront envers sa personne, lui infliger mon attachement, le pousser à penser à un nous ou même le rendre responsable de mon humeur du moment. Je ne peux pas. Il est trop prévenant. Et en même temps, trop fort. Je le ressens à l’intérieur, il ne m’est pas permis de l’utiliser, manipuler ses sentiments. Il ne m’est pas permis de me sentir triste par sa faute. Ni même de douter qu’il puisse en être autrement.
Parce qu’il trime pour mon bonheur. De loin, sans rien me demander. Il y a toutes ses lettres d’amour qu’il m’envoie par la pensée et sa voix empreinte de gentillesse qui répond toujours au téléphone. Il y a son temps qu’il a sacrifié avec joie pour me nourrir d’envies et abolir ma peine sauf que je suis perturbée maintenant. Je ne peux pas faire comme si on était que des amis après son corps fondu dans le mien et même si c’était pour me guérir de cet autre je ne sais plus.
De toute façon on ne se reverra pas de sitôt alors.
Autant se faire à l’idée que c’était la dernière.