Ecrit le 30.08.10 à 22h05

Au revoir Milan, tu m’en auras fait voir de toutes les couleurs. J’ai bien cru que j’allais devoir une nouvelle fois dormir dans ta gare, et les larmes me sont montées de m’être fait des cloques aux pieds, avoir couru le cœur au bord de l’éclatement et rater le train deux fois à quelques secondes près, par manque de renseignements, à cause d’une montre qui retarde, etc.

Ce n’est pas comme si l’on pouvait combler le temps avec quelqu’un. Il n’y a plus que moi. Moi et ces heures que je perds. Il suffirait d’embaumer ce temps qui défile, qu’il se fige un instant qu’on puisse l’observer, se rendre compte qu’il n’y a rien à jeter, qu’il n’est pas inutile mais plutôt fort charmant, le monde se remettrait ensuite à tourner et ce serait comme un heureux réveil. Une révélation. Si j’ai envie de pleurer ce n’est que parce que je suis seule dans ma merde. Mais ce serait réellement égoïste que de vouloir y faire plonger un autre avec nous, histoire de moins s’ennuyer.

Alors je n’ai plus qu’à faire en sorte de vivre le meilleur, ne pas m’attarder sur les boulons manquants, les mal vissés, si ce n’est pour les remplacer ça ne sert pas à grand-chose de les dévisager de cette façon. Je le sens, il va falloir que je le recommence seule ce voyage, du tout début. Réfléchir à ce qui a foiré. Au fond, le sujet reste le même. Je n’ai pas besoin de quelqu’un pour m’aider à vivre l’instant présent et cette pensée erronée elle commence à se régurgiter d’elle-même. Elle a compris qu’elle n’avait désormais plus rien à faire là dans mon corps.

Ce serait bien que je pige moi aussi.