Ecrit le 21.09.10 à 07h25
Bon, j’me suis trompée de destination, ça arrive, même aux meilleurs, okay?
On n’a pas arrêté de me bassiner avec porto, porto, ça avait l’air sympa ce port de Piombino sauf qu’en fait c’est la gare maritime et que c’est paumé.
Mais bon, j’ai pu assister au lever du soleil en mangeant des bananes alors. Oui parce que j’étais dans un des wagons à moitié en train de finir ma nuit lorsqu’une bonne dame vient poser à côté de moi une main de bananes et un cœur vert découpé dans du papier feutré, elle me dit en murmurant pour ne pas me sortir de mon sommeil bien que ce soit trop tard des choses comme « un cadeau de la nature » ou « la nature t’aime » je sais pas trop y’avait nature dedans, puis elle est retournée s’assoir. J’ai peut-être une tronche de SDF avec mon duvet enroulé comme un maki autour de ma taille il n’empêche que j’attaque ma troisième banane là. Ca tombe bien, j’avais absolument rien d’autre à me mettre sous la dent.
Sur le port il y avait ces envolées de goélands poursuivant les bateaux des pêcheurs et l’impression d’être dans un documentaire animalier. Dans le train retour une odeur de savane. De la paille, du vert, du brouillard, des champs exotiques à perte de vue et en plein milieu des dolmens préhistoriques quelle sensation étrange de se dire qu’on a dû fabuler ce que l’on a vu. C’était entre Piombino et Campiglia.
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Ecrit le 21.09.10 à 16h20
Juste avant ceci.
C’est fou à quel point certains paysages m’apparaissent comme des flash-back de rêves. Ce grand dôme qui culmine et puis ces toits bordés de petites jardinières, il faut absolument que je me rende là-bas, comme s’il en coûtait de ma vie.
Sinon je dois être devant une espèce de préfecture ou de bâtiment ministériel, Piazza del Quirinale. Il y a un présentateur suivi par pas mal de caméras et un gars avec une feuille blanche géante qui sert de prompteur à l’arrache et des bruits de foule sortis de nulle part, ce doit être une émission télévisée. Mais le temps est moche et sans soleil, les couleurs ne sont plus italiennes.
J’ai envie de siester sur ce banc, là.
Commentaires :
Re:
Du coup je regardais vers l'est et il devait être je sais pas trop, six ou sept heures du matin. J'ai du rester une bonne heure et demi contemplative. C'était un instant réellement magique. L'impression d'avoir été mise là, exprès. Un petit crochet de chemin de vie.
Ouiii la suite! Le plus long ce sont les photos à trier et mettre en place, je ne sais pas lesquelles choisir!
aphone
Et j'aime quand tu décris des instants, je t'imagine bien en train de manger des bananes en regardant vers l'ouest, pensivement. Et je te vois bien finir ta nuit dans ton duvet =)
La suite !