Ecrit le 23.09.10 à 21h40

Je suis bien, là. A Barletta.

Dans ce restaurant familial il y a ici une utilisation de l’espace originale : la table et les couverts orientés devant la télé, une espèce de téléfilm humoristique sur Rai1, je ne comprends rien aux dialogues mais je jubile devant le jeu des acteurs. J’aime bien les voir s’agiter, balancer les mains et parler vite, c’est si emporté, débordant de vie.

Ah ben non, c’était une série policière, au temps pour moi.

Une sole dans mon assiette, le poisson de mon enfance. Et si j’arrêtais définitivement la viande? Moi et mon penchant désormais connu de tous pour la bouffe, eh bien j’y pense. Le bœuf par exemple, c’est en train de devenir vraiment subsidiaire. Je vais avoir un peu plus de mal à me débarrasser du poulet en revanche. Mais bon.

Il ne reste plus que moi dans le restaurant, le personnel a déjà commencé à se servir à dîner sur la table d’à côté en matant un dvd, les deux hommes en face de la télé, les femmes dos à l’écran bien sur. Notre Dame de Paris la comédie musicale en italien, je me marre. Ils sont à fond. Je sais pas si ma présence ici a un quelconque rapport avec le choix musical il n’empêche que c’est instructif.

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Ecrit le 24.09.10 à 00h00

En sortant de la gare de Barletta quelques mètres plus loin il y avait cette place avec des bancs le long du passage et des petites fontaines sur lesquelles on peut aussi s’assoir. Dessus, le cul de plein de petits vieux argumentant vivement la nuit déjà tombée, entre les clans des vétérans, les amoureux parqués dans le bout de coin romantique qui reste et au milieu courant dans tous les sens des gamins sans mamans apparentes riant de leur voix la plus stridente et naïve à la fois, tout autour le bruit des voitures respectant "à leur façon" le code de la route d’ici. Un chouette et surprenant remue-ménage au beau milieu de cette pleine lune.

Et encore un peu plus loin sur la place suivante, foule de bonhommes tous debout discutant entre eux, que des hommes, regroupés comme du bétail sur cette place carrée totalement épurée. Ca tombe bien, on m’expliquera plus tard que s’y tenait un forum agricole.

Je n’avais pas prévu de dormir ici vu mon budget restreint par mes folies shopping (oh ça va, une fois dans l’année) mais finalement, tout ce monde encore dehors piaillant gaiement à cette heure entamée de la nuit, je me suis dit que c’était peut-être l’endroit propice à faire le plein de chaleur.

Je n’avais pas réservé de chambre alors les hôtes m’ont fait attendre dehors le temps qu’ils remettent en place la maison. A mon accent anglais le type au téléphone m’a prise pour une japonaise. Je crois qu’ils m’ont fait un prix d’ami. Non parce qu’en fait c’est pas une chambre mais un appartement complet pour moi toute seule. Y’avait les tarifs qui trainaient quelque part en pleine saison c’est 120€ la nuit jusqu’à 4 personnes. J’ai une chambre trop belle tout en orange. La dame qui s’est occupée de me loger est carrément sortie avec moi m’emmener faire un tour de la ville, des bars, des trucs à visiter, on a regardé les magasins de chaussures comme des adolescentes en effervescence et ça m’a fait oublier quelques secondes mes pensées solitaires.

Ce soir la lune est entière et la lumière bleutée sur les remparts moyenâgeuses, au loin la mer que j’espère pouvoir rencontrer demain et oser un plouf glacé.

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Ecrit le 24.09.10 à 10h35

Des lézards qui courent sous mes pieds un goût de capuccino embaumant mon palais et un soleil rendant un contraste saisissant entre les habitations et le ciel. Un temps parfait pour aller tremper les orteils dans la méditerranée.
Voilà ça y est, je sais pourquoi je suis là.

Ce n’est plus un ailleurs.