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Ailleurs 6/6
--> Tortona

Ecrit le 25.09.10 à 09h45

C’est l’automne sur Tortona. Au sol des traces de pluie tombée tôt dans la matinée et des feuilles orangées m’accueillent telle une allée nuptiale. Les gens d’ici aussi, comme les feuilles, sont bien rangés. Ils respectent soigneusement les couleurs du bonhomme lumineux des passages cloutés. Rien à voir avec Barletta, non vraiment.

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Ecrit le 25.09.10 à 12h20

J’ai peur de la page blanche
Parce que la page blanche, c’est le vide
Le vide du cœur
Et plus personne à qui s’adresser
Pas même soi-même
La page blanche est un endroit
Où il y a tant à remplir
Pasticher de couleurs
Les émotions en devenir
La page blanche elle est vierge
Vierge de préjugés
Elle peut se plier
Selon tous nos désirs
Comme un origami
La forme de nos mots
La page blanche et c’est ce qui pétrifie
Elle peut rester comme ça
Blanche, vierge et vide
Mais pas vide de sens
Elle est mon cri aride
Mon combat contre la feuille
Cicatrice d’un vécu
Gravé à l’encre sèche

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Inachevé le 25.09.10 à 16h30

Concetta était une femme attachante. Elle disait que j’aurais pu être sa fille mais je ne suis pas sûre qu’elle atteignait les 40 ans. Elle était toute mimi, toute petite. Quand dans les boutiques de la ville elle essayait ses paires de chaussures (pointure 35) ce n’étaient que des talons d’au moins dix centimètres.  Dans sa voiture, elle jurait comme un homme. A chaque fois elle ne devait rester que quelques minutes mais elle s’emmenait avec moi pendant des heures, à me montrer les recoins de sa terre natale. Et lorsque pour la première fois nos pas se sont arrêtés près du Castello Svevo, elle m’a avoué qu’elle n’aimait pas y aller la nuit tombée. Trop d’amoureux, trop de romantisme.

Pudique dans son excentricité, elle voulait crier haut et fort « je n’ai pas de petit ami, c’est vrai, je t’assure, je suis cé-li-ba-tai-re ! » tout en s’éloignant des foules pour s’assurer que personne ne l’entendrait vraiment. Elle rentrait avec moi dans le restaurant pour marchander avec les cuisiniers, jusqu’au dernier instant, à s’arranger avec le contrôleur du train pour me laisser monter sans avoir payé la réservation.

J’ai eu droit à la revanche du treni notte, adieu les touristes répugnants, bonjour les charmants étudiants italiens partageant ma cabine, aux petits soins pour la jeune française que je suis. Et quand après un long trajet dans le silence les sièges baissés mes yeux se sont rouverts, il y avait cette feuille A4 posée à côté de moi avec ma tronche endormie esquissée au crayon gras. Un des étudiants entamait sa première année aux Beaux Arts et c’était un cadeau pour moi. J’avais justement pensé me faire tailler le portrait à Rome pour le fun et l’amour du cliché mais je n’avais pas trouvé là bas d’artistes ou de rues des artistes, c’est finalement dans le train du retour et dans une position insolite que mon souhait se vit réalisé…

…sans suite…


Ecrit par Dine, le Jeudi 31 Mars 2011, 05:45 dans la rubrique Actualités.