Ecrit le 29.09.10 à 11h25
A ma sortie de gare il était là. Il avait couru pour venir me chercher. Il me dit, Coppola est partie ce matin, et toi tu arrives ce soir avec un sourire en coin. Mais je n’ai toujours pas envie d’y croire. Ca ne doit pas. Ca ne doit pas être.
J’ai finalement pu lui en parler, mais je n’ai pas réussi à le faire avant que nos deux corps se confondent, il n’y avait pas d’excuses. Je t’aime beaucoup, tu étais mon meilleur ami. Mais je ne veux pas de cette proximité là. J’étais heureuse que toutes ces ruptures me permettent de nous retrouver enfin, vraiment. Et je pensais que nos moments ensemble s’ils étaient si proches dans le temps c’était en souvenir de cette époque là. J’avais oublié qu’à cette période aussi nous en étions arrivés à nous désirer.
Je te le redis, je t’aime beaucoup, et c’est précisément pour cette raison que je refuse de te raccrocher. Rappelle toi comme je t’ai fait du mal. Ce serait maso de vouloir recommencer l’expérience. Je ne désire pas ton corps. Je n’ai pas d’attirance pour ta peau. Je n’aime pas ton odeur. Quand il y a eu entre-choc j’ai dû fermer les yeux. Parce que lorsque je les rouvrais j’avais un ami au creux de mes rétines qui tentait de se déroger de sa place. Alors bon, on est pas allé bien loin. Je ne pouvais esquisser le moindre geste sans avoir au préalable clarifié son sens. Puis il y a eu cette discussion. Cette fois où tu m’as avoué « Les fous rires où je ne voulais pas t’en dire la raison, c’est que je brûlais de désir pour toi. Les circonstances et puis Coppola faisaient que c’était impossible d’y penser, alors il valait mieux en rire. », ces sourires amusés là. Si je comprends bien, il n’y a pas réellement eu de moments paisibles et sereins, où les questions ne se posent pas. Il n’y a pas eu de sensation de chaleur, de confort, sans le mélange du reste et de la confusion des gestes. Pourquoi se doit-on de mélanger, hein. Pourquoi.
Je t’aime beaucoup, c’est vrai, et lorsque tu me serres dans tes bras sans avoir le besoin de me demander si j’ai bien dormi, lorsqu’au lieu de ça tu me dis que tu aurais bien aimé m’amener dans ta poche à ton travail je fais semblant de dormir, je te remets à ta place, loin, loin de ce qui peut me ressembler, je m’inquiète pour toi, toi et moi ça n’a pas l’apparence d’une caresse qui ne fera de mal à personne alors ne t’embrigade pas, s’il te plait. Ne t’embrigade pas.
Ou je devrai m’en aller.