Ce serait indécent
--> Et pourtant
Ecrit le 22.10.10 à 17h35
Faudrait que j’arrête le marathon. A force de ne plus m’accorder de temps pour dormir, je ne sais même plus comment trouver le sommeil. La nuit je crépite, suis aux aguets. C’est le commencement de ma journée.
Faudrait que j’arrête les hommes aussi. Trois en trois jours, je ne suis pas vraiment fière de moi. Mais que voulez-vous, hier fallait qu’on me console. Bulle est un cul de sac, c’était évident qu’il allait choisir sa copine et pas moi. Et pourtant, je l’ai eu dans la peau toute la journée, incapable de penser à quoi que ce soit, j’avais des trous de mémoire, de longues minutes de silence, des absences, incapable de réfléchir ou me concentrer sur une pensée je voyais son visage, ses respirations saccadées, la tendresse avec laquelle il me serrait dans ses bras il n’était pas de mon pouvoir de poser mon regard à l’extérieur de mon esprit. Capturée.
Quand j’ai appris que je ne le verrais finalement pas ce soir là, la boule au ventre je suis allé errer dans ce lieu que j’aime bien, à me saouler de tournois de contrée jusqu’au petit matin. Le patron est un vietnamien et c’est comme si là bas je faisais partie d’une grande famille intergénérationnelle où l’on met tout en commun enfin, j’aime cet endroit. Il m’a proposé de m’héberger mais fallait que je partage le lit avec un errant comme moi.
Cet errant, c’est un joueur, à tous points de vue. De go, de poker, de coinche et que sais-je encore, il aime jouer avec les mots, avec les femmes aussi et je me suis laissé avoir au jeu, faut bien le dire. Il a quand même les yeux d’une intensité extrême, et ne ressent même pas le besoin de s’en servir. Tant de cartes en main, d’atouts en réserve. Quelqu’un plein de ressource. Ca faisait longtemps qu’on ne m’avait embrassée de la sorte. Oh, rien que d’y penser ça m’émoustille. En ce moment il m’en faut peu.
Mais quelques instants j’ai pu détourner le regard de cette cible trop loin de ma portée. Lui au moins il était libre. Un anti exclusivité. Quelqu’un pas fait pour moi, quoi. Puis de l’autre côté ça m’arrange bien, ne pas être substance à attache.
Son corps il était. Libre aussi. Souple et ferme, d’une attirance féroce et maligne. A malaxer. La précision de ses mains. Oui, il n’en est pas à sa première nuit improvisée, ça se ressent. Retenir les cris, les expulsions sonores, il me plait. Il a décidemment quelque chose. Des gestes attentionnés.
Or voilà, il n’appartient à personne. Et j’ai tendance à vite m’accrocher dans mon engouement, des élans au suicide sentimental. En fait, c’est moi qui devrais me protéger, c’est moi qui suis vulnérable dans cette histoire. Manquerait plus que je m’amourache de lui aussi. Ce serait indécent. Ca frôlerait le n’importe quoi puissance mille.
Et pourtant.
Faudrait que j’arrête le marathon. A force de ne plus m’accorder de temps pour dormir, je ne sais même plus comment trouver le sommeil. La nuit je crépite, suis aux aguets. C’est le commencement de ma journée.
Faudrait que j’arrête les hommes aussi. Trois en trois jours, je ne suis pas vraiment fière de moi. Mais que voulez-vous, hier fallait qu’on me console. Bulle est un cul de sac, c’était évident qu’il allait choisir sa copine et pas moi. Et pourtant, je l’ai eu dans la peau toute la journée, incapable de penser à quoi que ce soit, j’avais des trous de mémoire, de longues minutes de silence, des absences, incapable de réfléchir ou me concentrer sur une pensée je voyais son visage, ses respirations saccadées, la tendresse avec laquelle il me serrait dans ses bras il n’était pas de mon pouvoir de poser mon regard à l’extérieur de mon esprit. Capturée.
Quand j’ai appris que je ne le verrais finalement pas ce soir là, la boule au ventre je suis allé errer dans ce lieu que j’aime bien, à me saouler de tournois de contrée jusqu’au petit matin. Le patron est un vietnamien et c’est comme si là bas je faisais partie d’une grande famille intergénérationnelle où l’on met tout en commun enfin, j’aime cet endroit. Il m’a proposé de m’héberger mais fallait que je partage le lit avec un errant comme moi.
Cet errant, c’est un joueur, à tous points de vue. De go, de poker, de coinche et que sais-je encore, il aime jouer avec les mots, avec les femmes aussi et je me suis laissé avoir au jeu, faut bien le dire. Il a quand même les yeux d’une intensité extrême, et ne ressent même pas le besoin de s’en servir. Tant de cartes en main, d’atouts en réserve. Quelqu’un plein de ressource. Ca faisait longtemps qu’on ne m’avait embrassée de la sorte. Oh, rien que d’y penser ça m’émoustille. En ce moment il m’en faut peu.
Mais quelques instants j’ai pu détourner le regard de cette cible trop loin de ma portée. Lui au moins il était libre. Un anti exclusivité. Quelqu’un pas fait pour moi, quoi. Puis de l’autre côté ça m’arrange bien, ne pas être substance à attache.
Son corps il était. Libre aussi. Souple et ferme, d’une attirance féroce et maligne. A malaxer. La précision de ses mains. Oui, il n’en est pas à sa première nuit improvisée, ça se ressent. Retenir les cris, les expulsions sonores, il me plait. Il a décidemment quelque chose. Des gestes attentionnés.
Or voilà, il n’appartient à personne. Et j’ai tendance à vite m’accrocher dans mon engouement, des élans au suicide sentimental. En fait, c’est moi qui devrais me protéger, c’est moi qui suis vulnérable dans cette histoire. Manquerait plus que je m’amourache de lui aussi. Ce serait indécent. Ca frôlerait le n’importe quoi puissance mille.
Et pourtant.