Ecrit le 13.11.10 à 11h55
Les journées ensoleillées de novembre sont dingues. Il n’y a pas de peine à poser dans un quelconque endroit reclus et sombre, il n’y a que la lumière. La joie d’être, de faire partie du présent, d’y participer. Distinguer tous ces fils tissés dans cette toile immense, et chacun peut tirer. Moi aussi. Il suffit de les suivre jusqu’à une des extrémités. Cela donne de l’arrogance, du pouvoir, un poids plus important aux décisions, toujours, lorsque l’on est conscient on n’a plus vraiment d’excuses. De mal faire, de se tromper. Il n’y a que le corps qui se leurre, l’esprit lui était bien au courant.

Depuis que je ne cours plus après personne les yeux rivés sur la destination, je me rends compte de l’étendue des possibles. C’est juste incroyable. La palette d’actions, et si peu de limites. Les connections à établir. Il suffit de tendre l’index, faire des ronds dans l’air. Et voilà, un nœud dans la toile. Entre lui et moi. Ou peut-être lui. Ou peut-être même celui-là. C’est vaste. Le dilemme il est dans la frontière impalpable parce qu’à cette heure où les restrictions sont infimes je pourrais tout faire, aller partout, oser toutes les audaces. Je me permets déjà d’en abuser mais je pourrais tellement enfreindre les règles mille fois.

Finalement, qu’est-ce que c’est un être inaccessible. Pourquoi se concentrer autant sur la malchance et les destinées manquées, penser, il fallait bien que l’on tombe sur celui proscrit d’avance, celui-là, le seul, comme s’il n’y en avait qu’un, qu’une bête noire et qu’elle était forcément réservée à notre nom. Alors que c’est tellement commun. Les boites de Pandore. Les gens simplement pas faits pour nous. Pas disposés à nous aimer. C’est juste que le reste on s’en fout. Tout ce reste sur lequel on ne se focalise pas, par manque de temps, d’intérêt, d’amplitude. Tout ce reste pour qui on est surement nous même une bête noire parmi tant d’autres. Et auprès de cette multitude d’impossibles et d’âmes déjà promises à quelqu‘un, il y a la potentialité. Aussi imposante que son opposé. Impressionnant, lorsqu’on visualise à quel point elle est immense. Presque infinie.

En ayant pris conscience de cette réalité là, il en devient tellement naze de se morfondre sur un mauvais coup du sort, de lui donner la valeur d’une exception, alors que pas du tout. Il n’y a pas d’exception, juste des regards que l’on oriente selon notre bon vouloir. Suffit de changer d’angle de vue. Et tant qu’à bloquer, autant le faire sur quelque chose de réalisable. Et même s’il n’y a pas d’attirance. Je veux dire, le résultat ne sera pas différent. Il ne se passera surement rien. Mais on n’aura pas perdu tout ce temps à fixer une route barrée. S’il est forcément nécessaire d’envisager un chemin.