Ecrit le 09.12.10 à 02h15
Houlà là, finalement, je ne sais pas si c’était une si bonne idée de le lui envoyer ce mail. A m’être autant remémoré les scènes j’ai dû les enjoliver un peu. J’ai pourtant envisagé de multiples explications de secours pour chaque contexte favorable. Et des millions d’excuses pour ne pas y croire. Malgré tout, ça ne m’a pas empêchée de me faire des films sensationnels positionnés au box office des escapades idéalistes et irréalisables.

Je vais l’appeler Grand Fou et ça me fait déjà doucement rire de lui donner un nom parce qu’alors, il va falloir que je m'applique à le réemployer.

Or j’ai peur. J’ai le trac.

Dans ce petit troquet parisien mon cœur était soufflé et l’air insoutenable qu’il me fallait prendre mes réserves d’oxygène en extérieur. Sous la pluie. C’était l’émotion qui m’appuyait sur le plexus jusqu’à m’en étouffer dans le plus grand des silences mon corps restait en place comme ça, inerte, inflexible, un peu comme une momie, mais en dedans c’était Hiroshima, des millions de cellules mortes brulées par tant d’ardeur.

Je ne saurais expliquer ce qu’il se passe en moi. C’est un fantasme adolescent qui se réalise, c’est un rêve doucement acidulé qui prend forme, si fragile, qu’il pourrait s’effriter au moindre coup de vent légèrement rêche. Je suis sur un petit nuage de lait flottant au dessus du capuccino. Ne saurait tarder le moment du grand plouf.

Va savoir s’il n’est pas meilleur de se jeter complètement à l’eau. Plutôt que de rester digne. Ignorante mais digne.

J’ai tellement peur de mal faire.