Ecris le 27.05.05 à 00h45
Je me suis achetée ce bouquin que je recherchais tant. Finalement, après une longue série d'hésitations et des incessants vas et viens devant le vendeur, j'ai eu le courage de lui demander s'il l'avait cette oeuvre dénommée Maro.
-"Maro, Maro..." a-t-il réfléchi.
Puis il s'est dirigé dans ce rayon, a feuilleté divers exemplaires, pour finalement m'annoncer :
-" Il ne m'en reste plus..."
J'étais déçue. Et une fois de plus je ne trouverai pas mon bonheur dans cette petite boutique. Mais il a ajouté :
-" Attendez, je vais voir s'il ne m'en reste pas en stock..."
Mes yeux se sont illuminés, il a tapé Maro sur son clavier, et effectivement, un exemplaire de celui-ci se baladait dans la nature du magasin. Le vendeur a fouillé tous les rayons, il était plus excité que moi à l’idée de mettre la main dessus....Et après maintes recherches, il a crié eurêka, brandissant l'album vers le ciel étoilé (heuuu....j'exagère peut-être un peu) :
-"C'est que maintenant, on les trouve difficilement, les livres de cet artiste." ajoute-t-il, me tendant le trésor tant convoité.
-" Il est mort en plus, le pauvre..."
-" Ca, je sais." n'ai-je pu m'empêcher de rétorquer, avec une certaine irritation au cœur.
En fin d’après midi, après avoir vadrouillé un peu partout, je me suis installée à une table, au milieu de la place, ma glace smarties-café-banane dans ma main droite, le bouquin sur Maro dans ma main gauche. Et j'ai dévoré. Les deux à la fois.
Maro
Ton histoire s'est faite, au jour le jour, sans plan précis, comme la vie venait à nous.
Ton histoire...la réelle ou l'imaginée?
Voilà quelques lignes de la préface de son père, qui a conçu ce fils et ce livre que j'aime tant. Un Maro si vrai, avec les mêmes traits de visage, le même franc parler, la même aura. Une histoire imagée, totalement encrée dans le réel. Je le reconnais bien là, le petit. Pourtant, il n'est aujourd'hui plus le même enfant que celui décrit par son créateur. Il a perdu cet amour qu'il portait pour les autres. Il a perdu sa pureté. Son père.
Cette oeuvre nous livre sa poésie sur un plateau. Nous dévoile ces années de bonheur et d'insouciance. Un Maro comme on ne l'a jamais vu et pourtant...du Maro tout craché. Je savais, au fond, toi, que tu pouvais être comme cela....
Quand je me marierai avec Juliette, ça sera pour toujours.
Disais-tu de la plume de ton paternel. Ta Juliette, je l'ai reconnue. Elle lui ressemble tant...à cette petite fille sur la photo. Celle accrochée dans ta chambre. C'est elle hein, c'est elle. Elle compte encore pour toi, c'est pour ça que tu l'as mise dans un cadre. C'est si mignon de pouvoir connaître ta vie à travers un autre....qui te dessine mieux que quiconque...
Je ne sais pas, j'ai un pressentiment. Ces choses là, ça se sent. Bizarrement, on sait quand quelqu'un ira loin. Maro, pour toi, j'ai cette intuition là. Je sais que tu iras loin comme je sais aussi que ça se terminera mal.
Petit Maro, je prie pour que tu ne te diriges pas vers le mauvais chemin. Je prie pour que tu ne finisses pas submergé par les flots de ton talent, certes grand, mais trop envahissant. Que tu puisses garder la tête froide. J'espère que tout tournera bien pour toi, et que tu arriveras à l'avenir, à te transformer en un homme sain d'esprit et de corps.
Et puis, égoïstement, un jour, aussi loin que tu auras été dans le futur, j'espère pouvoir te rejoindre. J'aimerais y parvenir, moi aussi. Devenir un être rayonnant. J'aimerais pouvoir aller loin, comme toi plus tard. Et même plus, plus loin encore. Je voudrais pouvoir atteindre l'autre côté de l'horizon.