Ecrit le 02.01.11 à 16h25
Je m’étais dit qu’il fallait que j’arrête un peu d’écouter ses chansons, pour le moral. Et puis j’y suis encore, à faire dérouler les players sans jamais me lasser. Je pensais que ça me rendrait triste. Mais c’est plutôt le fait d’y penser. Pleine d’envies, qui ne durent pas plus d’une ou deux secondes avant de se faire couper le claquet par la réalité et les écarts de temps retardant d’éventuels possibles très peu probables.
C’est sûrement quelqu’un d’exception.
Mais qu’importe sa valeur. Dans ce genre de contexte, ça n’a pas vraiment sa place. Tout ce que je vois devant moi, ce sont les trois mois de rien qui sépareront nos premières rencontres et la petite étincelle de folie, l’osé « pourquoi pas » qui a pu lui traverser l’esprit s’embrumer par les aléas de la vie et autres nanas à qui il cause tous les soirs. Allez, je connais par cœur la réplique.
« Tant pis, ce n’est pas grave. »
Il faut bien passer par là. J’ai qu’à oublier. Est-ce vraiment nécessaire d’avoir des pensées récurrentes pour quelqu’un qui n’est pas là. Des images en tête d’un passé révolu qui ne promet rien, ne veut pas se mouiller. Alors. Tirons un trait. Ne laissons pas l’espoir nous embrouiller les idées. Il n’y a qu’un seul moyen de rendre les choses concrètes je le sais, c’est à moi de rejoindre ton rêve. Si je ne mûris pas mon art, que vas-tu pouvoir en faire. Et ton talent, il me faut l’exploiter, le communier avec le mien, à défaut du reste.
Je sais que tu l’as eu ce coup au cœur. Il était discret, mais il a existé, au moins un instant. Je ne suis pas douée pour gérer les oscillations, ni tes timidités intimes et je ne comprends pas entre tes lignes. Définitivement, tes émois sont trop profonds et ne transparaissent pas à la surface. Il n’y a que tes actes qui parfois marquent, et non tes mots. Encore que tu pourrais être bon comédien. Que faire. Je n’arrête pas de me repasser le film.
Putain, c’est toi que je veux. C’est toi c’est tout et on discute pas. C’est ta voix qui doit se susurrer à mon oreille et tes gestes maladroits tenter d’agripper ma taille, tes airs béats ne pas savoir m’exprimer la délicatesse de nos attirances c’est ça qu’il faut vivre, ça, tant pis la distance, tant pis les écarts, c’est évident les coïncidences, on a un truc à réaliser j’en mettrais ma main à couper et malgré toutes les barrières que l’on s’est construites autour de notre peur de mal faire il était là quand même, ce plus, ce petit plus que l’on cherche sans le trouver partout il était là, il était dans nos yeux que nous n’osions nous dévoiler et ton corps près du mien, l’agitation tout autour et nous en attente. De se frôler. D’esquisser un geste. Agir comme un miroir, l’envie d’être l’un l’autre, mutuellement s’étourdir par nos silences interrompus par nos soupirs.
Tout ça je dois passer outre. Mettre en jachère les lueurs de la romance trop faiblardes et lointaines pour compter, et vivre avec la conviction de te rattraper plus vite que la musique. J’en ai lu des machins où tu mettais des années avant d’établir un contact, même professionnel, tu n’es pas effrayé par la durée et tu n’oublies pas ce qui te touche. Alors ça ne me dérange pas. Si j’ai ne serait-ce qu’une chance de t’émouvoir un jour je saurai attendre jusqu’à ce jour là.
On se dit à dans trois mois?