Ecrit le 14.01.11 à 13h55
Et dire que cet été dans cet appartement ensoleillé à l’air lourd et la douche froide, je passais le peu de chansons que je connaissais en boucle, montrais les clips à Ryne en lui faisant remarquer à quel point il était « trop beau », m’extasiais sur sa voix, ses airs, ses mots, son humour, découvrant les reportages, voulant les partager avec tout le monde, mon amour pour sa musique et son être qui me fascinait, il était mon idole j’étais sa groupie inconnue je pouvais rêver de lui les yeux ouverts et fermés, des manières de se rencontrer, de s’aborder dans la rue, dans un bar, au détour d’une scène. Je n’aurais jamais pensé que la réalité avait elle aussi son lot de rêves qui ne manquaient pas d’imagination.
Et ce lundi, la factrice qui sonne à la porte. Une lettre ne rentrait pas dans la boite. Une enveloppe en carton pliée maison, et son nom en expéditeur. A l’intérieur ses premiers disques que je lui avais demandé de m’envoyer, et glissé entre, un petit papier. Ecrites en italique, avec des queues de lettres immenses et soignées, de courtes phrases pleines de pudeur à touches d’humour en pointillé, introduites de mon prénom se concluant du sien. « Nous sommes en période de fêtes : c’est cadeau. »
Mais tout son être est un cadeau.
Et précieux, en plus. Je n’oublierai pas tout cela, je ne pourrai pas oublier, cette frénésie de voir ses souhaits un peu fous devenir des instants de vie où le cœur s’emballe en perdant le rythme. Alors j’ai pris mes mots sans vraiment trop les trier et je les ai regroupés dans un mail. Tant pis pour la forme. Tant pis pour les airs de. Tant qu’à réaliser ses rêves autant le faire à fond, je n’ai foncièrement rien à y perdre. Je voudrais travailler avec lui. Si je ne peux en être amoureuse, j’ai la féroce envie de me fondre en sa musique et ses inspirations, y mêler sa voix grave et soyeuse, ses tournures de langage entre nos langues sept fois s’il le faut, recommencer.
Correspondre sur M******* a ses avantages. J’ai envoyé mon mail il était cinq heures du matin et il est probable qu’il fut lui aussi réveillé, car il l’a pratiquement lu instantanément. Puis il est passé sur ma page, sans laisser de trace.
Il ne me répondra surement pas. Il n’y avait rien à répondre à mon message. Ce n’était qu’une annonce. Un teaser. A suivre, dans le prochain mirage…