Ecrit le 01.02.11 à 01h25
C’est étrange, je ne me souviens pas avoir déjà craint de relire des anciens épisodes de ma vie auparavant. Pourtant là je suis comme paralysée par la peur. Celle de me rendre compte que tout n’était que fiction. Que je m’étais trompée. Pire, que je n’ai vécu que dans mes films. Ou encore pire, que cette histoire n’appartienne qu’au passé. Je suis une triple idiote et j’aurais bien envie de me taper sur les doigts avec une règle en fer. Mais qu’est-ce qui m’a pris de m’attacher à ce conte de fée et compter sur cela pour rendre ma vie plus belle?! C’est comme, baser son plan d’avenir sur sa victoire au loto. C’est n’importe quoi. C’est. Trop d’espoirs et d’attentes pour une seule personne. Je deviens cinglée. J’en tombe malade à toujours me débrouiller pour m’empêtrer dans des existences toujours plus, toujours plus, faut toujours qu’il y ait quelque chose de plus que les autres fois, de plus fort. De plus percutant. De plus punching ball. J’ai la tête en compote. Ca me fera au moins de quoi manger pour le dessert.
Alors, pour compenser, je demande du concret à mes journées, vite, un projet qui se réalise, une attente rationnelle, qui ait des chances d’aboutir, d’avoir sa place dans un coin de la planète ou même ailleurs. Mais je ne suis pas concrète. Je ne brasse que du vent et des neurones embouties. Parce que mes projets personnels et intimes équivaudraient eux aussi à se pointer un jour à Lourdes parier sur un miracle. Je suis paumée. Je n’ai rien, pas de prise à laquelle m’accrocher. J’ai évolué en free jusque là et je me retrouve dans une espèce d’impasse abstraite et arbitraire, un parcours labyrinthique qui enferme mon esprit. Je veux évoluer bordel. Je ne supporte pas de me sentir statique ou à cours de munitions. Je veux dégainer mes chances, encore. Ce n’est jamais terminé.
Demain, j’installe le piano dans ma chambre. On pourra plus y foutre un pied mais au moins j’aurai de quoi jouer jusqu’à des heures incongrues du matin. Travailler, travailler, c’est ce qui me manque. Comment pourrais-je m’améliorer si je touche jamais à rien. Alors oui, je sais que j’ai plein de facilités à la base et qu’il me suffit de pas grand chose. Mais quand je vois ce que font les gens qui se donnent la peine. C’est minable. Je ne peux pas me permettre de me contenter de si peu. Finalement, ce que je pratique le plus, c’est l’écriture autocentrée. Mais là aussi, est-ce que je m’améliore? Est-ce que ça a porté ses fruits sur un sujet quelconque? Est-ce que ça m’a servi dans la confection de mes chansons? Mes mots sont-ils plus fluides, fins, sensés? Est-ce que dans un de ces domaines j’ai appris quelque chose? Quoi, mais il serait temps d’en finir avec la mouche tsé tsé. Il n’y a rien de fatal à mon état, il suffit que je me lève, que je me bouge ce putain de cul mollasson et que je concrétise un truc dans ma vie. Je ne suis bonne qu’à faire des prises de conscience. Génial. Je ferai sûrement un être immatériel fantastique.
Commentaires :
Re: Concrète Brune
Je crois pas qu'il existe vraiment des gens pistonnés pour le bonheur, même si on part pas forcément avec les mêmes chances. Mon sujet, je le décentre. Petit à petit. Pour mieux y revenir, mais c'est pas encore ça. Je sens bien que je suis en pleine période de transition, c'est juste que je ne sais pas quel véhicule emprunter pour aborder le virage. Ca fait peur le temps qui passe. Ce n'est pas que c'est la vitesse à laquelle il file qui fait peur, c'est de ne pas aller aussi vite que lui. J'ai hâte d'être à demain voir enfin ce que ça donne.
Mais, si ça donnait rien?
Re: Concrète Brune
Ne serait-ce pas ta fête aujourd'hui ?! Si c'est le cas je te la souhaite riche et ensoleillée :)
Re: Concrète Brune
Re: Concrète Brune
Tiens, elle est bizarre cette phrase hein.
Un jour j'intègrerai le présent.
Assez paradoxal.
Merci pour ma fête. On me la souhaite rarement.
Elle a été riche en rencontres et heureux hasards. J'adore ce genre de journées. :))))
Re: Méthode rose
De plus, avec ce genre de musique sans réelle fin, il y a de quoi créer des failles temporelles très dangereuses...
Art-Orange-2004
Concrète Brune