Ecrit le 20.05.11 à 01h25
Je n’ai pas réussi. Malgré mes résolutions, ma fièvre printanière qui s’apaisait peu à peu, je n’ai pas réussi. M’en tenir à juste lui dire au revoir, sans éclaboussures. C’est que je ne voulais pas, mais que j’en avais envie. Quand même un peu. Difficile de repousser quelqu’un que l’on désire, de ne pas le faire en douceur, d’être stricte sous ses caresses. Alors qu’il ne faut pas. Alors que je ne veux pas être mêlé à ce jeu. Je m’en veux. Je m’en veux de ne pas assez m’en vouloir. De ne pas trouver cela si grave. En dépit des contextes. Et ce même sans amour. Sans valeur légitime. Il a lancé « j’avais oublié que tu avais les mains si douces » et c’était terminé. Je n’avais pas encore conscience qu’alors mes principes s’étaient déjà fait la malle et qu’il ne me restait plus que mes sens, en ébullition.
Je n’aime pas le printemps pour ça. Fondamentalement, je n’ai pas besoin de toute cette mascarade de séduction, de ces corps qui s’attirent et mélangent leur chair. Mais dès que l’on me démarre, je suis incontrôlable, je ne sais freiner ma propre impulsion.
Ecrit le 22.05.11 à 06h10
Il me manque. Son corps me manque. C’était l'objet de mon envie depuis tant d’années. Et l’assouvir encore, à chacune de nos entrevues. Je n’aurais pas cru être le fantasme de mon fantasme, mutuellement se dynamiser nos imaginaires de la sorte. Je recommencerais bien, hein, vu que mon désir ne cesse de s’accroître. Alors j’ai dû lui envoyer ce message, par précaution. Parce que je me connais, et qu’il me serait très pénible de me refuser à lui si jamais son être venait à faire barrage à mon chemin de vie.
« et si on arrêtait les conneries, hein? Qu’en penses-tu? »
« je pense aussi…. »
Voilà, c’est mieux comme ça. En douceur, se prévenir d’avance, se préparer psychologiquement à se contenir lorsqu’on se rencontrera à nouveau. Il a cette vie dans laquelle je n’ai pas ma place. Et à part foutre le bordel, qu’est-ce que j’aurais à y faire? J’ai eu mon quart d’heure de gloire, et c’était déjà trop. J’ai eu ce que je voulais. Ca m’a fait planer, ça m’a fait des souvenirs, j’aurai droit à un badge. Super.
Il faut que l’histoire s’arrête là.
Parce que tout le reste, c’est du gros, du lourd, du paquetage de malheurs en équilibre prêt à nous tomber sur la tronche si on s’éternise trop longtemps au même endroit. Il n’y a rien de secure ici. File, vite. Sors-toi de là. Et si en plus il est de ton avis, c’est l’occasion ou jamais, c’est une aide, fonce. Oublie les éventualités. Oublie les « et si ». Tous ces possibles qui sont des portes ouvertes sur des murs de béton, bien durs, robustes, dans lesquels ta tête peut s’encastrer. Tu n’as qu’une seule tête, et il y a tous ces murs. Cette tentation de l’autodestruction. Résiste. Tu as encore le choix de te crasher ou non.
Ce soir où il m’a raccompagnée jusque devant ma maison j’ai fait cette prière, intense, profonde, où je mettais en place des résolutions et demandais de l’aide pour m’y tenir. Je me suis endormie puis j’ai fait ce rêve troublant. C’est un pacte. Quelque chose que je me dois d’accomplir vis-à-vis de moi-même, c’est ma quête intérieure. J’ai bien peur de ne pas avoir réellement saisi la signification profonde de la fin de mon rêve. Mais mon corps physique est en charpie et je crois savoir pourquoi.
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