Ecrit le 25.07.11 à 02h55
Je ne me suis pas rendue compte. Onze jours sans écrire. Je ne me suis pas rendue compte. La semaine s’est enfilée d’une seule traite et je ne me suis pas rendue compte. A quel point j’étais déjà partie loin.
Ce truc là ne paye pas de mine. Et pourtant, malgré mon envie d’indépendance sentimentale, j’y suis, là, engagée. C’est peut-être parce qu’il me laisse libre. A moins que ce ne soit la faute à sa tendresse? A ses attentions, naturelles, multiples. Cette facilité de communiquer sur des plans communs, entre les ondes d’une même longueur. C’est ça. Ca s’est fait si naturellement que je n’ai rien vu venir. Faut dire qu’à la base ce n’était qu’un fantasme parmi tant d’autres à réaliser depuis quelques temps. Une de ces nuits d’ivresse où le silence de la ville accentue le contraste de nos souffles rapprochés. Il m’a prise de court. Tranquillement, en s’endormant dans mes bras. En restant avec moi une bonne partie de la journée du lendemain, et en m’appelant le soir même, comme ça, pour rien. Deux semaines. Je n’y croyais pas vraiment, mais la deuxième fois, je me suis fait avoir aussi. Comme une bleue, à me retrouver le lendemain embarquée sur le siège passager de son automobile le suivre dans les montagnes, dormir dans des immenses maisons de campagne bordéliques et pleines de vie. Toutes ces phrases pendant ces longues heures de trajet et nos existences qui défilent, comme les paysages. Cette aisance que tu as à m’aimer déjà. Sans savoir.
J’étais partie pour ne te visiter qu’une soirée je suis restée trois jours. Et cette semaine, à m’appeler en pleine nuit, plus de sept heures de conversation téléphonique et voir le jour se lever, à distance, se dire, et si je prenais le train te retrouver, et le faire, à huit heures du matin sans avoir eu le temps de dormir, arriver à dix pour m’affaler dans ton lit, ne réellement fermer les yeux qu’à quatorze et me réveiller à quinze partir travailler, totalement décalée, complètement décalée depuis que je te connais, depuis que l’on partage nos travers et sales penchants pour le noctambulisme, et pas un seul véritable cycle de sommeil depuis que l’on couche ensemble nos états d’âme sur l’oreiller. Toujours, s’endormir à poings fermés une fois le soleil tapant sur nos paupières, une autre temporalité, à ne pas comprendre où sont passées les heures depuis que tu es là, depuis que je suis ici, auprès de ces neuf volatiles battant des ailes dans toute la maisonnée, ces dix chatons faisant leurs premiers pas sur l’escalier de bois et prenant d’assaut la cuisine, auprès de biquette, farouche, escaladant la voiture, j’aime cet endroit. J’aime ses habitants. J’aime la simplicité avec laquelle on s’y pose. Sans chichis ni manières, sans politesse, sans frayeur. Juste, ouverts. Les bras, en grand, prêts à saisir ce qui vient à nous.
Je t’accompagne dans le V*rd*n, tu m’accompagnes à N*m*s et l’on en fait des moments hors du commun, teintés de naïveté éveillée, de sagesse fougueuse. Des trucs qui payaient pas de mine, oui. Qu’on n’envisageait pas. Mais qui sont là, finalement.
Commentaires :
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C'est laquelle ta maison du bonheur? C'est pas celle où il y avait des squats d'artistes hein? Non je crois pas.
Il y a beaucoup de choses sur ton Joueb qui font écho à mon vécu ou mon ressenti, le truc c'est que je suis toujours assez gênée de commenter, parce que dans ce genre de situation, on a envie de parler de soi, de faire des regroupements mais pas forcément toujours de réel commentaire. Alors, je l'annonce aussi, ici, parler de soi et uniquement de soi dans un commentaire, c'est permis. Voilà.
Je t'embrasse.