Ecrit le 09.10.11 à 15h35
Juste après cela.
J'ai envie d'y retourner. Ce soir, demain, tomber sur lui et m'être préparée, ne pas venir accompagnée, rester libre, ouverte, à toutes propositions, même les plus esseulées. Même les plus malhonnêtes. Après tout, je ne dois rien à personne. Je n'ai pas quelqu'un qui m'attend quelque part. Je n'ai que ses cheveux qui caressent mes rétines, brillants, dorés, sa taille plus que fine, déséquilibrée, je l'aime comme il est. Et je voudrais crier à l'aide. Chercher mon émoi de secours. Merde. Je me sens en danger. Tout mon être est faible en sa présence, vacillant, prêt à lui trébucher dessus. Grand Fou quoi. Je ne pourrais pas passer à côté. Même s'il est trop tard. Sa gueule me rappelle ce que je n'ai pas su gérer, suggérer mes dérives, mes mots désaxés de la cible, mes engueulades avec mon courage et fichtre, je ne veux pas le revoir. Je ne veux pas le revoir si c'est juste avec les yeux, je ne peux pas, ça m'écorche trop la gorge, me fragilise, j'ai tant envie de tenter tout en sachant que j'ai perdu le coche.
Il y a des paradoxes comme ça. Ce mec me plait plus que de raison. Et lorsque mes pas quittent la salle je suis si seule et saoulée. Abandonnée. Je vois que tout est possible, mais je ne parviens à rien. Et il m'évite aussi. Nos regards n'arrêtent pas de se croiser, font comme s'ils ne s'étaient pas vus. Les bonjours résonnent comme des au revoir, des j'ai pas envie de te parler. Alors que c'est pas vrai. Alors que nos corps peu à peu se rapprochent, ont des choses à se dire. Alors que nos pupilles finissent par se reconnaître et vouloir se comprendre, s'induire à demi, des non-dits, qui ne sonnent plus faux. C'est toujours lors de ces instants là qu'il nous faut s'en aller. Se mordre les doigts. Non, vraiment, je ne saisis pas. Je voudrais le retrouver. Je voudrais qu'il m'invite, me donne un rendez-vous, qu'on s'explique. Qu'on se rencontre enfin. J'ai le droit de demander? Est-ce que j'ai le droit?
Juste lui et moi.
Et sinon qu'on arrête.