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La mer est bleue comme les carreaux de ta chambre d'hôtel
--> Ah si j'étais riche

Ecrit le 23.10.11 à 01h10
A chacune de mes nuits son lot de consolation. Comme s’il fallait vivre à tout prix ce qui ne se dit pas dans la réalité. Ce matin n’était pas extraordinaire mais. Les instants de vécu nocturnes me perturbent pas mal, s’inscrivent en ma mémoire comme des véritables bouts d’histoire et comment les dissocier.

J’ai rêvé qu’après la lecture d’une de ces interviews où il y décrivait sa ville fictive préférée avec enthousiasme, je décidais de m’y rendre les mains dans les poches découvrir l’objet du délire. Une petite province charmante, avec de grands espaces d’herbe folle près des chemins de fer rustiques où l’on pouvait s’attarder un instant pratiquer la ballade contemplative. Je le faisais souvent. Et à chaque fois que je prenais le train plonger dans la ville, j’y croisais Grand Fou par hasard. Vieilles réminiscences post parisiennes. Il était cette fois-ci question d’un festival culturel d’art de rue et d’intérieur auquel je m’étais proposée d’aider à l’organisation. Je demandais à Grand Fou si sa visite ici était parce qu’il allait y faire une représentation, il me répondit, « peut-être ». Vachement précis dans l’intention. Evidemment, si jamais l’occasion se présentait qu’il joue, je ne voulais pas la rater.

Je passe la journée de préparatifs à errer dans les allées, les allées et venues d’un lieu à un autre, superviser, encourager, faire la roue de secours, la remplaçante de dernière minute pour les petits pépins imprévus, je ne chôme pas. Je bouffe en speed, mais au resto. Parle à plein de gens. A Grand Fou, qui n’est jamais très loin. Réussis finalement à intercepter sa performance dans un centre municipal d’aide à l’enfance, au milieu des jouets que je remets en place discretos durant le spectacle. Je suis toujours autant éprise de ses chansons. Et puis, ça fait longtemps maintenant que je les connais pas cœur. Grand Fou introduit la prochaine « celle-ci est une toute nouvelle que j‘… » puis intercepte mon regard et se rétracte « non, finalement non. Je ne vais pas faire celle-là. ». Frustrant.

Les jours se succèdent. Dès lors que je songe à atterrir quelques temps dans cette ville, il y est aussi. Je finis par me demander s’il ne vient pas davantage depuis que j’y suis, si on ne se croise pas de plus en plus, et s’il ne reste pas volontiers échanger des bribes de phrases à mes côtés. Dans une de nos conversations il me dit qu’il loge actuellement dans un hôtel situé en périphérie, me propose un jour de passer sans réellement m’inviter. Alors, sur un coup de tête, je n’attends pas que l’on se fixe un de ces rendez-vous qui n’arrivera jamais et mes pas en viennent à me mener directement au numéro de sa rue. La porte est ouverte, un valet de chambre me remarque le premier, suspicieux. Je voulais juste passer devant, voir à quoi ça ressemblait, de loin. Mais Grand Fou alerté par le bruit passe la tête sur le pallier, « Dine, eh bien, entre! ».

Et là, l’hallu. Sa chambre d’hôtel est un véritable appartement, très design, aux façades décorées de grands carreaux de couleur effet Picasso, sans le côté désordre, il y a du bleu et du rouge vif, c’est cher, très cher, et je ne comprends pas avec quels moyens il peut se payer ne serait-ce qu’une seule nuit dans un tel endroit. J’imaginais tellement mon poète bohème. Je suis refroidie. Je me dis qu’il joue bien son jeu, qu’il n’a pas l’air comme ça. Riche. Ca ne me plait pas, d’une certaine manière, je me sens trompée par le personnage. Je boude un peu, mais bon, je l’aime alors. En plus il ne comprendrait pas le geste. Je me résous à tester les différents canapés, attendant qu’il m’offre le café. Ca traine. Je me sens subitement prise d’une grosse fatigue.

Je crois que je m’endors là, sous une polaire, sur une des chauffeuses. Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé lorsque je reprends mes esprits. Je me relève, m’assois quelques instants, le cherche du regard. Allongé sur la chauffeuse d’en face, il s’est endormi lui aussi, les cheveux en bataille. Je l’observe en souriant, lui emmêlant ses mèches pendant son sommeil, réajuste sa couverture pour ne pas qu’il ait froid et décide de me recoucher là où j‘étais.

Je me réveille.

Et me rendors aussitôt.

Je rêve de Blond. Une éternité que ça ne m’était pas arrivé. Je suis tellement contente de le revoir dans mes songes, m’exclame que ça fait un bail. On fait le choix sans se le dire de plus ou moins rester ensemble, excités par les retrouvailles, on ne se quitte plus, on fait nos travaux d’art plastique sur la même table, avec les mêmes feutres, on a le même sujet, le même professeur, et l’heure tourne, et l’on doit aller en cours mais mon rendu n’est pas terminé alors je reste seule dans le salon sécher la première heure finir en catastrophe. Le genre de rêve où il est impossible de se concentrer un temps sur une même tâche. J’ai beau fixer la feuille, envoyer ma volonté dans cette main qui tient le crayon, je galère et prends un temps fou à tirer le plus petit des traits. Je m’acharne à finir, même si je dessine péniblement, colorie en stress, et au fur et à mesure que le canson se remplit, malgré les difficultés, je me rends compte que Blond est passé par là et m’a laissé quelque chose. Sur ma feuille, des inscriptions pour moi au feutre blanc, qui n’apparaissent qu’une fois la couleur étalée. Des commentaires et petites blagues, des motifs sur les habits de mes personnages…
Rien d’incroyable en soi, juste ce geste qui dit « courage, je suis avec toi ». Juste touchant.

Bon, quand est-ce que ça m’arrive en vrai, bordel?


Ecrit par Dine, le Vendredi 3 Février 2012, 05:50 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

Perfect-plank
Perfect-plank
04-02-12 à 14:05

les rêves ont le don de nous troubler... comme des réalités parallèles, qu'on va visiter et dont on revient les yeux pleins de merveilles.

enfin, juste un coucou. je te lis assidument, et me retrouve souvent complètement dans tes mots. 

des bisous !


 
MangakaDine
MangakaDine
09-02-12 à 03:41

Re:

Dans mes mots, et dans les rêves? Tu te retrouves dans mes rêves?
Ce serait rigolo. Car c'est un monde qui nous est propre.
Quoi que ce rêve là était plutôt terre à terre, par rapport à d'habitude.
J'en ai peut-être déjà parlé ici, mais je trouve ça étrange cette façon de garder le souvenir de nos songes, un souvenir qui a la même fragrance qu'une réalité passée, qu'un moment de tendre enfance, aussi palpable, sensitif, savoureux. Cette manière d'aimer quelqu'un et d'en tomber amoureuse aussi fort. Il m'est déjà arrivé de commencer à nourrir des sentiments pour quelqu'un à la suite d'un de ces rêves un peu trop persuasifs.....

M'enfin, un coucou aussi, je te lis assidument également, je ne perds aucune miette.
Un de ces quatre, il faudra programmer la rencontre. Après tant d'année, ce serait sympa de se retrouver, non?

T'embrasse.