Ecrit le 15.11.11 à 01h50
Je ne peux pas m’empêcher le soir arrivé de poser mes yeux sur Google prendre de ses nouvelles, regarder les vidéos et m’attendrir un peu sur sa coupe asymétrique, feu-folleresque. Je n’arrive pas à abandonner. Amoureuse de ma merde. Et des situations figées par l’illusion d’un espoir agonisant. C’est comme si je préférais la solitude, le rien du tout au cas où, plutôt qu’essayer, donner une chance à un autre, qui ne sera forcément pas lui, puisque c’est un autre, puisque ce ne sera pas lui. Oui, que ce ne soit pas lui blesse l’égocentrisme de mes certitudes.

Pourtant, ce matin avait un goût d’antan incroyable. La douceur d’un homme pur qui découvre la femme pour la première fois, qui a peur de froisser les draps, qui roule, roule sur la peau sans frein, sans heurts, le réveil. Un sentiment de profonde paix, de cadeau dans ses doigts, un lever de soleil, une progression intensément lente, et peut-être que l’on rêve, que l’on dort encore, que nos corps défendus ne font que s’enlacer. C’était dense et infime. Une goutte d’attraction. Le reste de tendresse. Et depuis combien de temps n’avais-je pu bénéficier d’une telle qualité de tendresse.

Mais je monte à Paris dans trois jours et je n’ai pas le cœur aux promesses. Aux actes manqués d’union réciproque. Je ne sais plus comment on fait. Et qui sait si je reviendrai intacte de la capitale. Elle me fait toujours de l’effet. J’ai pas encore jeté mes vieux démons à la poubelle, mes résidus de souvenirs, je l’ai dit, je n’arrive pas à abandonner, à laisser Grand Fou au hasard.
Parce que j’aurais voulu l’accompagner, lui donner la main pour traverser la rue.
Le faire rire. Le faire se sentir drôle, et ému. Il est dit qu’il faut se vider le cœur pour accueillir l’amour, pour qu’il puisse rentrer en son entier sans s’esquinter les bords. Mais de quoi s’agit-il? C’est dans quel sens qu’on remue pour faire tomber les déchets? Et quel est le nom qui doit être effacé? Celui qui existe ou celui qui doit naître? Ca se calcule en terme de probabilités?

Moi je voulais n’avoir à faire à personne. Si c’était pour se compliquer la vie et perdre de vue l’essentiel, ce n’était pas la peine. Il y en a qui s’oublient dans l’alcool. Mais au fond, ceux là ne sont que des petits joueurs.

Pour s’oublier, il suffit d’un rien.