Ecrit le 12.03.12 à 02h35
On ne s’est embrassé à proprement parlé qu’une unique fois, mais il me suffit d’y repenser et…je sais pas, ça m’émoustille un peu. L’idée de sa bouche contre la mienne. J’ai un coup de cœur je crois. J’ai pourtant l’impression qu’il n’est pas l’homme de la situation. Qu’on ne se ressemble pas. Mais j’ai de la tendresse chamallow pour ses grands bras et j’aime ses yeux posés contre moi sur l’oreiller. Alors j’ai demandé à Ryne son numéro de téléphone, c’était mon anniversaire.
J’ai dit à Rom dans la soirée :
- « Ce soir, je lui envoie un message. »
J’avais le choix. Tenter d’embarquer Grand Fou boire un dernier verre avant mon départ, histoire de réaliser mon rêve de juillet, les faits étaient si proches, j’avais des raisons de croire au prémonitoire.
Ou je pouvais écrire à Skin, l’autre, tenter le lever de soleil sur ma vingt cinquième année à ses côtés, après tout, on en avait préalablement parlé, ça ne serait pas sorti de nulle part, cette invitation sauvage.
Je n’ai rien envoyé à personne.
A chaque fois que mon chemin recroise Grand Fou, j’ai des relents d’espoir, je me mets à envisager que je peux le faire, qu’on peut finir par trébucher l’un sur l’autre et s’aimer pour de vrai, enfin, alors qu’elle est périmée depuis belle lurette cette histoire, qu’elle croupit déjà au fond d’un cendrier comme une goutte de bière mélangée aux mégots des bourrés qui colle à la peau quand on la ramasse, quand on la piétine, même si personne veut plus marcher dessus. Alors j’ai lancé la pièce de deux euros. C’est tombé sur face. Et j’ai laissé tomber.
Arrivée chez moi le lendemain, j’ai écrit un texto à Skin quémander un lever de soleil tout en sachant qu’il n’avait surement pas de forfait pour me répondre et c’était mieux comme ça. C’était juste pour lui signifier que j’avais pensé à lui, et que ce n’était pas si improbable.
Le surlendemain, il m’appelle d’un fixe. Je suis si étonnée que je ne comprends pas tout de suite qui est au téléphone. Je lui demande s’il a bien lu mon message, il me répond qu’il n’a plus de carte sim depuis plusieurs jours et donc que le texto n’est jamais parvenu à destination. Il ajoute ensuite qu’en faisant ses cartons de déménagement, il avait retrouvé une jupe noire à moi, à priori. Et voilà.
Il ne sait donc pas pour les lever de soleil.
Mais il a ma jupe noire.
Ca tombe bien, moi j’ai son tee-shirt vert.
Bon, c’est décidé. Quand je le revois, s’il me plait encore, je me déclare.
Cartes sur table, sans chichi ni manière. Sans minauderie.
Commencer par être honnête et responsable. Souple, et libre d’entendre une réponse qui ne correspond pas à mes attentes. C’est bien ça.
Je veux me lancer, simplement. Parce que j’aime le son de sa voix.