Ecrit le 12.05.12 à 01h10
« J’ai peur de ce jour inévitable où tu m’auras apprise tellement par cœur que tu ne pourras que me voir telle que je suis, seulement telle que je suis, sans la beauté du geste, sans la fascination et la dynamique d’un émoi naissant qui encourage le désir de découvrir et une fois que tu auras tout découvert, soulevé toutes les couches et qu’il ne restera que moi sous les draps, tu m’aimeras peut-être bien quand même, mais moi je me rappellerai de ces regards et ces phrases du tout début où tu me trouvais trop bien et pas bien quand même et ça me fera un peu mal, parce que ce moment présent là où tu ne vois que moi, je n’ai vraiment pas envie d’en sortir. C’est égoïste je sais… »
Je ne trouve pas les mots.
Ils ne lui sont qu’adressés.
Pourtant, j’en aurais des choses à dire. Des instants dont je voudrais me rappeler. C’est la course contre la mémoire, et écrire plus vite que les souvenirs ne s’effacent. Seulement je suis devant mon écran et ne reste que le vide. Ou le trop plein d’informations.
Finalement, quelque chose de très dense et compact, ça peut probablement se confondre de loin avec son contraire. Une bouteille remplie d’une bouteille vide, s’il n’y a pas de trait qui définit la mesure, on ne fait pas vraiment la différence.
Mais un cœur rempli n’a rien de comparable je pense.
Ce n’est pas la même consistance.
Mais ça laisse sans voix.
Autant.
Perplexe. Bercée par le silence presque religieux de l’écoute de ce chant intérieur qui ne clame rien de particulier, pas de demande ni d’intention envers quoi que ce soit. Comme s’il ne se rendait pas encore compte, qu’il n’était pas assez là et trop à la fois, distrait mais conscient qu’il est en train de se passer quelque chose, mais quoi, mais c’est important. C’est là, sous les yeux, dans l’instant présent, c’est la vie qui se déroule et le tournant qui change ma vue sur l’horizon, ça y est, ça y est, j’y suis, j’ai mon pied dans la prochaine étape et peut être même les deux et je suis si heureuse et soulagée et excitée par toutes ces nouvelles perspectives qui s’offrent à moi, j’en jubile et remercie le ciel et tous ceux qui prennent soin de moi et je sais que ça ne sera pas facile et qu’il faudra faire des efforts encore et davantage mais sans aller jusqu’à faire des promesses, je peux vous confier que j’ai envie de faire les choses bien et d’aller de l’avant alors merci. Merci pour tout. L’œil nostalgique anticipé, je ne peux m’empêcher de regarder notre emballement avec le sourire, me contentant de profiter de ces phases de joie et récupérer tout le bonheur que je peux pour en faire de la confiture et le ressortir lors des jours pluvieux. C’est beau d’être heureux. C’est sain et innocent. C’est un état. Ephémère. Je l’accepte. J’accepte que tout ceci ne dure pas. Et me réjouis chaque matin d’avoir pu vivre là dedans une journée supplémentaire.
Et lorsque par la force des choses j’en viendrai à entrer dans une nouvelle étape, avec ou sans attache, avec ou sans bonheurs en réserve, je me réjouirai d’avance des joies prochaines qui me seront sans aucun doute accordées.
Merci.
Commentaires :
pureté
Tu approches la pureté ou tu l'as sens déjà vibrer en toi, au fond de toi...
Pourquoi "c'est égoïste, je sais..." ? N'est ce pas Juste Mérité, contre les vents et marées...
Merci de ce joli texte épuré...
Re: pureté
Re: pureté
Ok, je l'avais lu différemment ton texte !
J'en étais à la continuité, à la fin il n'y a plus de couche, et on accède au meilleur...
http://www.youtube.com/watch?v=cIUUeSEiVVY