Ecrit le 04.02.09 à 23h45
Je ne sais pas par où commencer. Je suis décontenancée.
Je croyais que. Alors qu’en fait.
Mais j’ai ses yeux dans la pénombre qui me fixent encore. Et toujours cette impression de les regarder aussi nettement, même quand il n’est plus là. Est-ce que je me suis trompée ? Est-ce qu’en tentant de ne pas vraiment choisir, j’ai en réalité fait le meilleur des choix ?
Mais alors ce choix, c’est pas moi qui l’ai fait. C’est la vie. Elle s’est de nouveau démerdée à me faire croire que je gérais mon petit business par moi-même alors qu’elle a pas à pas, tout mis devant mes yeux. Elle a tout déballé de A à Z et a dissimulé ça sous une image banale et pas excentrique, parce que la facilité c’est attirant. Tout le monde sait ça.

Et puis il avait des défauts. Il était trop gamin pour moi. Il préférait agir plutôt que réfléchir. Il avait ce côté mélancolique et à l’ouest bien trop connu de mon vécu pour que je m’y attarde.
Je pensais m’amuser un peu histoire de faire passer le temps.
Tu parles.

C’était une apparence, une façade. Mais d’où il sort ce type ? Sérieux. Il ne fait pas exprès, mais c’est lui qui mène, qui m’entraîne, qui me fait comprendre les choses. Qui m’apprend. Comment on peut aller ensemble, autrement. Comment c’est possible de respecter ses engagements et se rendre heureux de manière simple. Sans détour. Se désirer. D’une façon bien plus forte et retenue. Cette relation m’a foutue une monumentale claque dans la tronche vous savez. Alors oui, haha, on faisait les enfants, on faisait les ouf, les insouciants, les paumés. Derrière il y a quelque chose. Une espèce de roc solide auquel s’accrocher. On n’a pas perdu le nord croyez-moi, à deux, on est chacun plus matures qu’avant.

J’ai pas vu ça la première fois. J’étais loin de me douter.
Mais soudain, j’ai ouvert les yeux et ma pensée a regroupé les éléments et fait le cheminement jusqu’à la baffe. Cette année, je voulais quelque chose en l’amour de bien précis. Eh bien je l’ai eu. Tout ce que je désirais, je l’ai eu. C’était là, sous mes yeux, comme une fulgurance. Ca n’avait rien d’une erreur. Ou d’un passe temps en attendant LE type. C’était lui. Toutes ses qualités, il me les avait cachées. Et moi comme une conne je le choisis presque au hasard ! Une vague intuition. Je ne voulais pas me lancer dans quoi que ce soit avant d’avoir trouvé ce que je cherchais en quelqu’un. Et puis j’envoie valser mes résolutions pour me jeter sur Blues et là je tombe dessus, pile dessus. Pile. C’est aberrant de voir à quel point la vie peut se foutre de ma gueule. A moins qu’elle m’aime.

J’étais allongée sur le lit, noyée dans ses yeux protecteurs, et je ne savais pas comment le lui annoncer. Alors je n’ai rien dit. J’ai profité de l’instant logé dans ses bras, son corps dessiné et sinueux à mes lèvres. Sa peau si accueillante, ses caresses si bienveillantes. Si douces. Et je tremblais d’un bien-être sain et sans tâche. Sans égoïsme. Je tremblais d’être si heureuse dans l’instant présent. J’étais là et pas ailleurs. Je n’étais plus toute seule.

J’imagine que les prochaines journées ne se passeront pas forcément aussi bien que celle-là.
Alors, je laisse faire, promis.

Je n’avais pas été autant apaisée par un homme depuis bien longtemps.