Ecrit le 26.03.08à 00h10
J’étais bien là. Quand j’y pensais pas.
Je me contentais de longer les murs et oublier.

J’aurais pas cru qu’il pourrait les longer aussi en même temps que moi.
On a failli s’embrasser sur la bouche en abordant chacun le virage. Peut-être tes pas étaient trop déterminés, et les miens trop ailleurs pour faire gaffe. J’ai cligné des yeux plusieurs fois, j’ai cru voir un mirage. Ou un Grominet. (ok c’était nul)
Et puis je t’ai reconnu, ton visage flou se rassemblant peu à peu en ma mémoire. Après tout, ça devait faire quoi….5 mois ?

Je n’ai pas sorti un mot, je t’ai dévisagé à maintes reprises, toi tu restais impassible et immobile, avant de me tendre la joue.
-« J’ai pas le temps je suis super pressé je dois y aller tout de suite. »

Blond, tu fais chier, merde.

J’ai fait un truc de fou ce jour là aussi.
Je n’ai pas rappelé Blond. Je l’ai laissé filer au loin avec un bref salut d’au revoir et j’ai trouvé ça amusant. Qu’il n’ait pas changé à ce point.

Et puis le soir, j’ai vu le car s’en aller sans moi, et je me suis dit qu’il était dedans. Et ça, ça m’a drôlement plus remué les tripes. J’ai son visage dans la tronche et il reste. Il me dicte des actes incompréhensibles comme : suis-le, attends-le, cherche-le, ressasse-le, pense à lui, trouve-toi une raison. Alors je me raccroche à des informations, je me rapproche de ce que je pense être sa destination. Eden, je craque de ne pas te croiser par hasard.
Je veux au moins constater de mes propres yeux, ce qu’il en est d’un nous. Si c’est pas un truc qui a pété un plomb d’un coup et d’un seul. Comme un feu d’artifice qu’on ne lance qu’une fois. C’est beau mais bon…ça dure pas des masses.

Et moi, je veux….

Qu’est-ce que je veux ? Pourquoi je fais ça ?
C’est incompréhensible.
Mais c’est tellement palpitant de faire des trucs idiots qui n’ont pas de sens pour les autres.
Allez Eden, on pari que je te croise par hasard disons…demain ?
On pari quoi ?