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Assise
--> C’est quand même triste d’être vissée à sa chaise à mon âge

Ecrit le 01.12.11 à 00h55
Elle est peut-être arrivée la fin de la transition.
Peut-être que je me suis enfin extirpée de la salle d’attente, parce que c’était mon tour, à moi le temps de passer à autre chose, une autre pièce et en sortir métamorphosée. Seulement voilà. J’aimais bien être là, moi. Assise, avec tous ces magasines à lire, ces allées et venues, ça faisait du mouvement, des noms à appeler, du rythme, de la vie, des surprises. Je ne bougeais pas de ma chaise, c’était le monde qui s’agitait tout autour et c’était plaisant à regarder. Moi, pendant ce temps, j’avais de vieilles revues qui ne racontaient rien d’actuel et je pouvais me plonger sans remord à ma nostalgie omniprésente sans que ça ne dérange personne.

Je suis restée un an dans cette salle d’attente, à ne plus trop savoir ce pourquoi j’y étais.
Alors je me suis attachée. Aux couleurs des papiers peints, à l’inconfort des sièges, aux articles de presse que mes yeux ressassaient en long en large, aux travers. Je me suis attachée aux odeurs et aux vides que les gens laissent lorsqu’ils s’en vont. Lorsqu’ils trouvent, ou sont trouvés. Je me suis attachée aux personnages sur les couvertures, les récurrents, et leur ai inventé des vies communes. Pour faire passer le temps. J’ai aimé ça. J’ai aimé patienter. Parce que lorsque l‘on est immobile, on ne fait rien de mauvais. J’ai fini par me sentir au chaud dans cet entre deux et ne plus vouloir en sortir. J’avais mes habitudes, mes propres films, je pouvais rêver à l’infini, car l’on peut rêver à l’infini quand il n’y a pas d’après programmé. Je lévitais un peu dans une autre temporalité, où rien n’a de conséquence, où rien n’est vraiment grave mais où l’on peut se laisser aller à éprouver le sentiment humain à petites doses dans un cocon de protection, au cas où ce serait douloureux, nous sommes entourés de docteurs.

Puis, je crois que l’on a appelé mon nom.

Et comme l’impression de faire semblant de ne pas entendre.
Peut-être qu’au bout d’un moment, ils finiront par se lasser, passer au nom suivant.
Peut-être que c’est ce que je veux, rester en suspend pour toujours.




Ecrit par Dine, le Mardi 8 Mai 2012, 02:05 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

Beta Done
10-05-12 à 09:26

assise en plein soleil
au milieu du désert
à Vegas à midi
sous les
grands néons verts

blonde comm'Marilyn
et noir'à la racine
elle pleure sur ses pourboir's
et ne sait plus quoi faire.


http://img11.hostingpics.net/pics/506443maisnoirealaracine.jpg

 
Aphone
11-05-12 à 17:19

Voilà, c'est bon j'ai trouvé, c'est lui que j'aime beaucoup <3
(boulet powaa)