Ecrit le 20.08.06 à 02h30

Il ne m'a pas appelé. Bon, on va faire comme si c'était pas grave. C'est qu'avec le long texto que je lui avais envoyé hier, j'aurais espéré un petit message d'encouragement... Mais il est comme ça, Blond. Il aime bien préserver le suspense.

C'est à dire que depuis que je me suis autoproclamée seule et libre, il faut d'un coup que je fasse bouger toutes les choses. Je veux du changement! Enfin, je veux juste lui. Est-ce que c'est parce qu'il ne me désire pas, est-ce à cause du contexte improbable, mon acharnement contre lui?
Suis-je addict à l'inaccessible?
Pourtant, je ne pense pas. J'aime pas ce qui est trop facile, mais au départ, je ne choisis pas l'impossible. C'est la situation après, qui le devient. C'est vrai ça, lorsque je jette mon dévolu sur quelqu'un, y'a personne pour me souffler à l'oreille : fais gaffe c'est un gros connard collectionneur de gonzesses, non pas lui c'est un mythomane compulsif, lui n'y pense même pas il vit avec sa meuf qu'il connaît depuis l'enfance...
Faudrait vraiment les inventer, les lunettes scruteuses de gens. Pof on les cible sur quelqu'un, on clique sur un bouton, et un tas d'informations défilent sous nos yeux : qualités, défauts, casier judiciaire, signe astrologique, couleur préférée, problèmes mentaux chroniques, fréquentations, passé amoureux, plutôt caleçon ou slip...
Bref.

C'est à cause des rêves aussi. Il est là, il est tout le temps là, conscient ou inconscient, pupilles ouvertes ou fermées. Je n'ai jamais autant rêvé de quelqu'un malgré moi. Il me suit. Et ce, depuis la première fois où je l'ai aperçu, au début de l'année. Je ne lui avais jamais adressé la parole qu'il était déjà le pote de mes nuits. Je me rappelle, on ne s'était parlés qu'une seule fois auparavant, je ne connaissais pas son prénom. Il s'était installé à côté de moi et je lui avais sorti :
-" Tiens, marrant, j'ai rêvé de toi cette nuit."
Ca se fait pas, je sais, ça se fait pas.

Je me souviens pourtant, lorsqu'on commençait à peine à être amis, je lui racontais mes rêves dont il était le héros. Tous les jours, il était curieux de savoir, et presque tous les jours, j'avais matière à satisfaire sa curiosité. C'est épatant, quand j'y repense, cette productivité morphique. Et puis, mon cran aussi. Me rappelle en être venue à lui décrire ses façons qu'il avait de m'enlacer dans mes songes, et de m'embrasser de manière unique. Je répétais, choquée par la sensation :
-" Mais ce baiser, ce baiser! Il était.... hmmmm."
-" Qui sait, peut-être qu'en vrai il est encore plus renversant..."
-" .... "
-" Non, je déconne."
Pffff. Saleté.
Faut pas faire espérer les gens comme ça.

M'enfin, quand je sortais de ce genre de rêves, j'étais totalement bouleversée, que dis-je, subjuguée. Je le voyais plus beau, plus sexy, plus attirant, j'étais o-bli-gée de lui en parler. Pour exorciser mes pulsions. Après, toute la journée, je n'avais qu'une idée : goûter ses lèvres, pour savoir enfin si elles étaient aussi douces que dans mon imagination. S'il embrassait aussi bien que mon subconscient le laissait deviner et s'il m'excitait toujours autant. J'aurais pu le violer sur place, à l'époque. Je pourrais...

Aujourd'hui, c'est peut-être différent.
Parce que je l'aime plus qu'avant. Plus que ça. Et qu'il m'attendrit beaucoup trop pour que je puisse lever le petit doigt sur sa personne. Alors, même si on me laissait le violer dans l’instant, je ne pourrais pas. Non, je lui ferais l'amour...