Ecrit le 03.04.09 à 02h05
Il se passe quelque chose de grandiose. Les émotions qui débordent et rejaillissent, ça fait comme un flot qui s’écoule hors de moi lorsqu’il m’adresse la parole. Il a les mots qui touchent directement ma corde sensible, c’est dans l’intention. Blues ne triche pas. Pas dans ses sentiments. Pas quand il s’exprime. Il suffit que je l’observe, que je l’écoute me parler de musique, de quelqu’un qu’il apprécie, de lui, ses envies, de nous, d’un sujet à priori ordinaire et j’ai ces larmes qui me montent aux yeux. Il m’émeut. Enormément. C’est terrible, je l’ai en face, j’ai sa voix et son sens qui me frôlent, son regard posé sur moi et je le trouve si juste. Je suis retournée à chaque fois. Je ne peux pas contenir autant alors ça sort du coin de mon œil. Je crois que c’est de la gratitude et de la joie. Et lorsque j’allais le remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi ou simplement d’être là, il a parlé en premier et c’est lui qui m’a dit merci.

J’ai l’impression d’être sur une autre planète. Mais qu’est-ce que j’ai bien pu foutre durant tout ce temps ? Passer à côté de ce genre de bonheur simple. On ne fait rien d’extraordinaire ensemble, mais c’est si intense. Les mêmes gestes, les mêmes contextes et pourtant. Ca n’a aucun rapport avec avant ou les autres. Je comprends maintenant la différence entre être heureux et ne pas être malheureux. C’est ce genre de détails qui m’échappait et me faisait me contenter de pas assez ou au contraire cracher sur ce que j’avais déjà. Putain je ne me reconnais pas. Chaque minute est un cadeau, un bonus, un truc en plus. Ca me tombe dans les bras. Je n’arrive toujours pas à m’y faire, je me dis que j’ai pas mérité ce qui m’arrive. J’ai tellement fait la merdeuse dans mes relations, je me suis tellement accrochée à du vide, à des coups de bâton qu’aujourd’hui c’est la claque dans la gueule. C’est quelqu’un qui me rend ce que je lui donne. C’est recevoir un sourire et se sentir récompensée. Depuis quand me suis-je autant préoccupée de rendre quelqu’un heureux ? Est-ce que quelqu’un m’avait déjà dit que je le rendais heureux ? Est-ce que les mots importants n’étaient-ils pas jusqu’à présent arrivés trop tard ? Vous savez, le manque de timing et ces trucs là.

J’ai jamais été aussi démonstrative avec quelqu’un. J’ai cette euphorie qui fait comme de la fumée tout autour de moi, je ne peux m’empêcher de le lui exprimer. C’est grâce à lui. Tout ça, ce truc qu’il a rallumé en moi, tout ça je le lui dois. Alors, il prend mes phrases en silence, et il sourit en me serrant dans ses bras. Je me sens si enveloppée par son attention discrète. Et on tremble en se blottissant l’un contre l’autre. Ca fait tout bizarre quand on se lâche pour s’éloigner quelques secondes. Comme un truc qui manque soudainement. Il me dit qu’il aimerait faire partie de moi. Moi j’ai juste envie que l’on se porte. Il me dit que je le remplis. Moi ça n’en finit pas de déborder. Ca me fait pleurer allongée entre les draps. J’ai mes sentiments qui transpirent et je me sens si choquée par le présent que je mets à chaque fois plusieurs minutes avant de m’en remettre. Qu’est-ce que c’est que ces sensations étranges qui surviennent ? Je me sens comblée.

Je n’oserais demander plus. J’aurais l’impression de faire un affront aux grandes autorités de la vie. Je sais bien que ça ne durera pas éternellement. Je sais tout ça. Alors j’en profite à outrance. C’est une euphorie passagère. Ca se dissipera sûrement un jour. A ce moment là j’aviserai. Je ne veux pas y penser. Savoir si c’est de l’amour ou pas. En général on n’a pas à se poser la question alors. Chut.
Je me sens vraiment trop bien pour pouvoir penser à après.