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D'accorder nos dissonances
--> Au baromètre de l'étreinte

Ecrit le 07.05.10 à 21h30
On est resté dehors jusqu'à six heures du matin à se bouffer des yeux tout ça pour du beurre un semblant de rien de faux fuyant qui assume pas d'aimer et devoir plonger peu importe les efforts à mettre dans la brasse. C'est du pipeau tout ça. Du vent. Parce qu'au final il n'est pas capable de me donner un véritable au revoir avant de se coucher dans le canapé et me laisser à notre solitude. Je savais très bien pourquoi je crevais de garder mes pensées pour moi. Je le savais d'avance. Sa réaction.

C'est parce que ce matin d'il y a deux jours Cream ne s'est pas levé à temps pour son rendez-vous de dix heures. La cuisine silencieuse et l'odeur du café chaud, se regarder dans le noir de la pupille, les mots justes et touchants, comme à son habitude. Il voulait un câlin, je le lui ai volontiers donné, mais c'est lui qui me l'a rendu en mille. C'était. Ah oui, c'était ça un véritable câlin. C'était finalement ça ce que ça pouvait diffuser dans ton corps, ce sentiment de plénitude et d'ouverture sur l'autre. J'avais totalement perdu l'origine du mal être ambiant mais désormais j'étais capable de livrer mes colis au destinataire, enfin, s'il daignait se réveiller avant que je ne m'éclipse. Ice n'était toujours pas levé, Cream me serrait dans ses bras les autres pouvaient bien se taire qu'ils n'en avaient de toute façon rien à foutre et moi je me prenais des vagues d'amour dans la face alors que j'étais censée réconforter. La veille avant de se coucher Cream avait ce stock de larmes qui dévalait son visage souriant balançant en même temps un "ça va pas du tout les gars" au milieu d'un rire semi déconnant semi désœuvré. Mais ce n'est qu'un détail étrange parmi les autres.

Néanmoins, c'est ce qui m'a permis de trouver le temps et les phrases pour parler à Ice. Ces crises de pleurs et de panique dans la nuit, c'est aussi que je n'arrive pas à m'exprimer. Que je n'ai pas le courage, ou qu'il me coupe la parole, ou qu'il refuse d'entendre les syllabes pas même encore prononcées. Ca a du faire beaucoup en une seule fois mais c'est que j'avais peur de ne plus trouver l'attention de l'écoute à nouveau. J'avais tant sur le cœur mes mots se soulageaient d'eux mêmes. Cette fois-ci c'était mon tour. Mais il n'a pas eu les tripes. Ni d'entendre les messages subliminaux, ni d'assumer ses choix. Je crois qu'il a raison, il n'est pas prêt. Je ne retrouverai pas de sitôt ce qu'il m'a transmis dans le regard les premières fois, parce qu'il s'est déjà recroquevillé sur lui-même lorsque désormais je pénètre ses yeux, il ne veut pas que je le vois, ni que je l'aide, ni que je. Il ne veut pas être découvert et ne se sent pas capable de se donner tout entier parce que son être lui fait peur. Qu'il craint de m'atteindre et me faire mal, sauf que trop tard ses barrières sont pleines d'épines je ne fais pas que m'écorcher, moi je fonce tête et cœur dedans parce que oui, je me donne, au maximum, je donne et pas moins que ça. Je n'en attends pas moins de la part de celui qui prétend vouloir m'aimer. Mais qu'importe puisqu'aujourd'hui il me dit que pour lui tomber amoureux ce n'est plus qu'impensable.

Je ne demanderai pas moins que ce que Blues a pu m'offrir. Je veux bien faire des deals s'il y a de la conviction derrière et des efforts d'avancer vers un même point, mais pas de moitié d'amour. Pas de moitié de relation, des gens qui ne veulent pas s'ouvrir quelles que soient les raisons. Il n'y a pas de raison de retenir l'amour qui nous porte. Si l'on est sincère. Le simple il est là. Donner, juste. Ne pas choisir. Ne pas prétendre diriger ce que l'on donne, c'est ce qui fait mal, ce sont ces putains de barrières que l'on percute lorsqu'on se retrouve face à un bloc, lorsque quand je te sers dans mes bras je n'ai rien de plus qu'un silence creux et éteint, c'est plus qu'effrayant, c'est terrible de garder les choses pour soi, de se garder de ressentir, de se contenter d'un truc minable en pensant qu'on ne mérite pas mieux, ça suffit bordel, je voulais qu'on essaye, au moins un peu, d'accorder nos dissonances, je voulais que tu me dises face à toutes ces lacunes, viens on fait des efforts, viens on s'y met à fond du mieux qu'on peut pour se réussir, pas que tu refuses de te saigner. Je voulais que tu croies en moi comme en ce premier jour où tu m'as fait ta déclaration. Je voulais que tu penses que ça valait le coup. Même si je sais que tu le penses. Je voulais que tu penses au présent. Mais en même temps, ce n'était déjà plus toi. De toute manière, c'était trop fort malgré tout ce que tu retiens. Trop fort dans le mauvais sens du terme et ça, PARCE QUE tu retiens. Tu as trente ans, comment peux-tu ne pas comprendre ça.

Je ne veux pas être ton amie.


Ecrit par Dine, le Jeudi 15 Juillet 2010, 17:01 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

LiliLou
LiliLou
03-08-10 à 11:22

Quoi de pires que les barrières que l'on s'impose pour se séparer des êtres des choses. Des barrières immatérielles beaucoup plus résistantes que toutes les barrières physiques.

Des pensées pour toi.
Et toujours penser à donner sans réfléchir, c'est la base de l'amour.
(et tu la connais par coeur)

 
MangakaDine
MangakaDine
09-08-10 à 04:43

Re:

C'est bien vrai les barrières immaterielles sont les plus coriaces, il n'y a pas vraiment d'astuces ou de formules magiques pour les lever.

Et puis donner. C'est tellement évident depuis Blues. Que j'ai du mal à concevoir que tout le monde ne marche pas comme ça. Or, tout le monde ne marche pas comme ça.

Je trouve ça insensé. Et en même temps, qu'est-ce que je peux y faire.