Ecrit le 16.02.11 à 22h20
«  E_t__t_o_u_t__r_e_t_o_m_b_e__e_n__p_l_u_i_e__d_e__c_e_n_d_r_e_s
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Je n’arrive pas à lâcher. Ni à dévier les yeux, ni à me boucher les oreilles. Retenir mes mains qui courent sur le clavier, mes larmes de couler. Je n’invente rien, j’ai déjà dû me sentir comme cela auparavant, sûrement. Je ferais bien l’amour à sa chanson, si seulement. Si seulement je ne projetais pas tous ces sentiments dans une voix. Une voix dans une baffle. Un rectangle sans faculté de discernement. Si seulement je pouvais le toucher, vivre l’histoire, quitte à ce qu’elle se termine peut-être. Que je puisse faire coexister les éléments, qu’ils interagissent entre eux, qu’ils s’attirent, se repoussent, communiquent. Si seulement je n’étais pas dans cette chambre à m’éprendre d’un instant digital où je n’ai pas possibilité d’existence, aucune.

Parfois je me demande si j’emprunte le bon chemin. Si le bon chemin dans le fond, c’est pas juste le fait de l’avoir choisi. Si j’ai pas abandonné tous mes possibles à un carrefour, ayant trop hâte d’envisager une destination. Quand je vois ce dont je suis capable ailleurs, et ce qui n’avance pas ici. Quand je conçois mes immobilités. Quand je me sens inutile. Mais à ma place. J’ai envie de pleurer. J’ai envie de pleurer sur ces facteurs qui ne s’ajoutent pas, ces dons qui ne servent à rien cloîtrée dans une chambre, ces facilités qui ne seront d’aucune aide dans cette voie que j’ai choisie, un peu comme cet amour lancé sur une plage cd qui ne se transmettra jamais au destinataire, un anachronisme.

J’aurais pu être tellement de choses.
Je ne voudrais pas me rendre compte après, que l’apogée de ma vie se trouvait en fait derrière moi. Ne pas pouvoir revenir sur mes pas.

Parfois je me demande où j’en serais aujourd’hui si je n’étais pas montée dans ce train….