Ecrit le 11.09.10 à 17h35
Ce matin j’avais encore rêvé de Jules. Je le croisais à une descente de train, grosses retrouvailles, nous rappelant mutuellement à quel point naguère on pouvait s’amuser au pieu. C’est là qu’Ice fait son entrée en jeu, me prend par la main. Je lui dis quelque chose comme « tu fais quoi, là? » puis voyant que l’air commence à devenir lourd je rigole, il se met à rire aussi. Je lui montre Jules, lui demande ce qu’il en pense. « C’est un type bien. » Je lui fais part de ma relation comme si j’attendais qu’il me donne son accord. Jules apparait souvent dans mes rêves en ce moment. Mais je sais pourquoi. Parce qu’il est roux. Qu’il a un corps imposant. Un côté posé, athlète, sauvage. Ce n’est qu’une substitution de mon cerveau pauvre en langage énigmatique.

En réalité, c’est cet ami qui me manque. Mon dernier souvenir ce sont ces marches du train qu’il m’a fait descendre pour me donner un baiser. Le reste qui me revient se sont des images charnelles, sensitives des moments où les corps se sont déclinés et puis. D’Ice et Cream il est le troisième mousquetaire. On a décidé que l’on n’ébruiterait pas nos sons d’intimités de ce fait le malaise reste intact. J’aimerais pouvoir en parler à Ice et qu’il soit heureux pour moi avant l’animosité. Parfois les rêves ne m’apprennent rien.

Du coup pour oublier je danse. Avec Ray je m’étire. Un bail que l’on ne s’était pas réellement retrouvés à argumenter des heures, se faire des sourires. Une des rares personnes qui après un au revoir rajoute toujours un « merci d’avoir été là ». J’ai récupéré un ami précieux. Je l’avais égaré après l’épisode Maro, il y a de ça 5 ans. Mais la danse réconcilie pas mal de choses. Avec lui je n’ai à penser à rien, je fais le corps inerte. Pendant des heures je le laisse me manipuler, me faire tourner, me soulever dans les airs, c’est si agréable de n’être l’espace d’un instant qu’un objet pour quelqu’un qui en prend soin. J’ai l’impression de voler.

Et pendant qu’il modèle mes formes il m’installe sur lui pour me prendre dans ses bras. Dans le silence de la salle fermée au public il joint à ses gestes tendres des inspirations artistiques. C’est pas comme si ce genre de rapprochements m’inquiétait d’une certaine manière. Ray sait ce que ça fait de tomber amoureux de moi.
Ca fait mal.

Alors dans le lit entre deux discussions délirantes on fait de la danse contact, on s’essaie aux portés à en avoir des courbatures le lendemain. Comme au bon vieux temps. Se réveiller avec sa putain d’odeur partout sur mon tee-shirt.