Ecrit le 25.03.11 à 00h55
« Si l’envie vous prenait, si un ami vous accompagnait, je me ferais une joie, chère Dine, de vous laisser deux invitations demain où vous savez. »
Signé Grand Fou sur mon portable.
Je n’ai pas eu le temps de compter les derniers jours que l’on est déjà en phase de devenir demain. Et ce message. Ce geste, si charmant. Cet homme est un amour, alors comment ne pas l’aimer. C’était évidemment la dernière chose que je m’attendais à recevoir, le dernier nom sur la liste de mes prédictions, même s’il y était quand même, sur cette liste. Elle est si douce sa présence, ses mots si tendres, délicats. Son regard attentionné. Que je ne saurais faire ce discernement entre l’attraction et la pure gentillesse.
Il me fait rêver. Même quand il n’est pas là. Surtout quand il y est. Et c’est chaud, c’est chaleureux jusque dans ma poitrine, comme la bouillote que je pose sur mon ventre pour apaiser mes douleurs. Elle me permet de dormir sereine. Lui, de vivre sereinement le reste. Avec ce bout de chaleur à l’abris des tempêtes, préservé, dans un coin de mon être. J’aurais envie de dire, « je l’aime ». Mais je ne l’ai pas croisé de trois mois, sans aucunes nouvelles. Alors bien sûr qu’il me chante tous les jours ses rimes anatomiques dans le creux de l’oreille et je l’aperçois, modelé par mon imaginaire, articuler ses émotions dans son corps infantile jusque dans ses chansons. Je les étreins tout près, ses chansons. Je les connais pas cœur. Elles sont le fruit de celui qui émeut mon âme, mon bel inconnu. Et demain, je les rencontrerai à nouveau.