Ecrit le 01.06.06 à 20h40

C’est terrible, de se ronger les os, comme ça. De pleurer pour un rien, ne vouloir en parler à personne, parce qu’on se sent lâche de ce que l’on ressent. Et puis inquiéter les gens, qui au fond, n’ont jamais eu l’habitude de me voir sans le sourire aux lèvres.

Je crois que je tombe amoureuse.

C’est la fin, hein ? Que faire après une telle révélation ? En rêver la nuit et la journée, tellement on a mal. Mal d’aimer. Aimer c’est nul.

Je ne comprends pas vraiment ce qui cloche, chez moi. Si, je sais. J’aurais pas du poser les yeux sur lui, c’était mauvais, mauvais. Mauvais sur toute la ligne. Je suis dans l’erreur, jusqu’au cou, à la moelle, à l’atome.
Oui mais voilà. C’est trop tard.

-« Tu m’en parleras demain, ok ? » m’a-t-il balancé pendant les au revoir.
Mais quoi, quoi ? Qu’est ce que tu veux que je te dise ?
Que depuis que tu m’as regardé et adressé la parole, j’ai envie de te suivre partout ? Que quand tu n’es pas dans mon champ de vision, tu me manques, plus que n’importe qui ? Tu te rends compte, plus que n’importe qui ! Mais toi, tu es n’importe qui, tu ne vaux pas grand-chose dans l’importance que tu m’accordes. Et ce que je ne comprends pas, c’est que malgré tout, je bénéficie d’un traitement de faveurs. C’est peut-être pour ça que je m’accroche. Parce que tu me montres que ça n’est pas impossible.

Mais ça l’est. Tu es amoureux  de ta copine.
Jules est amoureux de moi.
Et moi je t’aime.
Quel triangle amoureux moisi.

Ca commence à me faire mal au cœur de te regarder, ne pas pouvoir passer les fins d’après-midi avec toi, parce que tu files toujours après les cours, malgré les tentatives de Mélie et Corsu pour te capturer. Mais moi, quand je te le demande, tu restes. Boah, pas longtemps. Mais je crois que c’est beaucoup pour toi.
Je croyais, maladivement, que je ne comptais pas. C’est habituel, chez moi, d’avoir cette sensation. Mais je me demande si ça fait pas encore plus mal de t’entendre dire :
-« Je suis resté manger exprès pour toi, si j’avais su, je me serais tiré. »
Comme hier, après la chorale, c’est moi qui t’ai dit de venir, et j’ai l’impression que tu as perdu ton temps. Moi, je perds le mien avec tous ces gens. J’aimerais être seule et pouvoir t’avouer tout ce que j’ai sur le cœur. Pas forcément que je suis amoureuse de toi, ça casserait tout.

Mais depuis que je te connais, je n’arrive plus à me passer de toi. Je voudrais tellement en savoir plus sur tout ce que tu traverses, et que tu puisses me faire confiance. Et des discussions longues, tu es si intéressant, tellement plus intelligent que je ne le suis, tu pourrais tout m’apprendre. Et puis je pourrais me confier, et pleurer contre ton torse quand ça va mal, comme maintenant. Que tu me serres dans tes bras et me tapote le dos, gentiment. Et que tu me réconfortes avec tes phrases magiques, parce que c’est toi qui les prononce :
-« Allez, j’ai envie de revoir ton sourire… »

Je suis en train de t’aimer si fort. Et tu ne t’en rends même pas compte.
Saleté de Blond.