Ecrit le 04.06.06 à 20h00
Je décroche le téléphone, c’est Mélie :
-« Bon bah, Blond a dit que lundi y’avait vraiment de vraiment pas moyen qu’il puisse venir, donc voilà. »
Oui parce qu’il a mes résumés d’anglais, et que le partiel est dans 5 jours. S’il me les file seulement mardi je n’aurais que trois jours pour réviser…. Mais je ne peux pas engueuler Blond au téléphone, je n’ai pas son numéro, et Mélie m’invente toujours un prétexte pour ne pas me le donner. Même si je lui fais quand même confiance.
-« Donc ce sera que mardi, puis comme j’avais pas trop de forfait pour l’appeler, j’ai vraiment fait fis-ça. Il m’a d’ailleurs dit  « tu sais, tu lui passerais mon numéro à Dine, ce serait franchement plus simple. » mais j’avais pas le temps de lui expliquer que j’étais pas chez moi, sans stylo et que je pouvais pas rechercher le numéro quand  j’appelais, bref, j’te bizoute poulette ! »
-« Merci pour ton aide, et bisou à toi ! »
-« Puis bisou de la part de Blond. »
Clic.

C’est fou comment une phrase peut me retourner le cerveau. Pour ne pas dire le cœur.
Il a pensé à me faire un bisou. Je le vois mal dire à Mélie dans une conversation flash : « et t’embrasseras Dine de ma part », lui qui ne prend même pas la peine de dire bonjour ou au revoir aux gens, c’est pas son genre. Il est pas comme ça. Enfin, je sais plus…
…je suis toute émoustillée. Pour ça, juste pour ça.

C’est grave hein. Se mettre dans des états pareils pour si peu de choses. Je me sens gamine dans mon âme. Qu’est-ce que ça fait du bien. Retrouver de la force, comme ça. La force de l’amour.

Vous qui lisez, vous ne devez plus rien comprendre.
J’ai passé le week end chez les parents de Jules, à Martéllimon. Un week end extra. Je suis contente d’être venue, j’ai pu le réconforter lorsqu’il avait quelques passages à vide, lui redonner le sourire. Mais rien à faire, les efforts qu’il fait pour me plaire me touchent, mais ne me font plus battre le cœur. Et ce, depuis un moment. J’ai peut-être trop attendu. Trop allongé l’élastique. Je l’ai craqué, comme l’amour à son égard.
Bref à partir de lundi, je fais une pause. Deux semaines, on en a convenu. Histoire d’évaluer où j’en suis, avec tout le monde.

Quand j’analyse les fragments de sentiments que j’éprouve pour Blond, j’ai l’impression de ne jamais avoir été passionnée pour Jules. Ce n’est pas aussi fort qu’avec Maro pour autant, parce qu’il y a de la complicité partagée avec Blond. Mais j’ai cet espoir. Oui, l’espoir que tout est possible, malgré les faits qui me prouvent le contraire. Cet espoir invincible qui me caractérise, quand je suis amoureuse. Celui qui pourrait me faire attendre toute une vie un retournement de situation.