Ecrit le 17.08.06 à 01h35

C'est pas comme si j'en étais pas amoureuse.

En y repensant, comment j'ai fait?
Comment j'ai fait pour pas trembler de tout mon corps, le coeur serré par l'impossibilité chronique, la fatalité amicale de la confiance mutuelle et toutes ces choses que j'aurais eu envie de lui faire, là, couchés tous les deux dans ce même lit. Dine, tu deviens forte.

Rappelle toi Maro. Rappelle toi ton corps qui n'obéissait plus à ta pensée. Quel progrès depuis. Si on peut appeler ça du progrès. Peut-être est-ce juste un retour à la normale. Sacrilège.

Mais toi. Emmitouflé dans deux couches de couette en plein été. Comment te dire non? Comment le penser? Heureusement que tu n'es pas comme ces autres. Et que ton seul désir est de t'enrichir par les mots.
Tu dis que je suis dangereuse mais tu ne te rends pas compte. A quel point c'est toi, le danger. Que pourrais-je te refuser, si ce n'est l'oubli? Je t'aime, Blond. Tu donnes le rythme à mes battements de coeur. Tu es mon maestro.

Je ne veux pas représenter une menace. C'est fini, le jeu de dualité, les rivaux. Je ne souhaite pas piquer ta place, me servir de toi ou utiliser tes faiblesses. Je n'ai même plus envie de faire en sorte que tu tiennes à moi.
Peut-être parce ce que j'en suis persuadée.

Il y a quelque chose qui est passé, cette nuit là. Et une autre qui a pris naissance en mes envies. J'ai ce désir de te protéger, de te défendre, de te comprendre plus que quiconque. D'être celle qui pourra soulager ta peine, qui trouvera l'antidote et te serrera très fort dans le creux de ton mal pour le guérir. Je ne souhaite plus être heureuse. Je souhaite te rendre heureux.

C'est passé, cette nuit. Cette quête du bonheur en la réciprocité. J'ai compris que je pouvais l'avoir d'une autre manière. Je me sens enfin libérée du poids de l'amour. Ce poids du sentiment égoïste, celui jamais assouvi, celui qui ne peut pas, n'a pas en sa capacité la possibilité de vous rendre heureux un jour. C'est pour ça qu'on a mal, quand on aime pour soi. Quand on s'attache de manière possessive. Ca crée des liens, oui. Des menottes.

Je me sens libre. Je l'aime et je me sens libre. Il n'existe que les bons côtés. Tout me parait subitement si simple, alors que ça ne l'avait jamais été. Je choisis d'aimer plutôt que d'être aimée. Et je ressens cette phrase en moi telle une grande victoire sur la vie. Quelque chose d'accessible, de joyeux. Un pas en avant.

Prions pour que ma prise de conscience soit efficace, et que je puisse m'en tenir à ces mots. Je ne veux pas débrider sa vie pour mes propres aspirations, ni lui inculquer une quelconque souffrance en le forçant à se poser des questions sur la nature de notre relation. Tout me parait si évident quand on est à deux. Inexprimable mais évident. C'est fort, c'est réel. Ce n'est peut-être pas ce à quoi on s'attend mais c'est pourtant là. Encré en chacun de nous.