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Je ne le laisserai pas t'emporter
--> Mais si c'est un combat, je ne peux plus saigner pour deux...

Lettre à As, le 25.05.07 à 04h00
C’est normal de pleurer dans un lit dans le noir, des sanglots qui t’atteignent la gorge et t’empêchent de respirer ? C’est normal de se sentir seule, seule au point de vouloir partir, de vouloir rentrer chez soi, là où on l’est vraiment, là où c’est logique de l’être, finalement ? C’est normal d’avoir envie de ne pas être là à ton réveil, juste pour que tu touches du vide, pour que tu saches ce que ça fait, ce que je ressens, lorsque tu te couches auprès de moi ? Lorsque tu reviens toujours après la cadence et que tu t’endors en moins de temps qu’il n’en faut pour te demander l’heure, et que je me sente seule, encore seule, moi et mes oreilles pour t’entendre ronfler.

Et après tu veux peut-être que je te pardonne d’avoir fait le con, de m’avoir fait du mal, de m’avoir laissée, alors que tous les jours que Dieu m’accorde à tes côtés j’ai l’impression de sans cesse revivre ces moments qui n’arrivent pas à se libérer de ma peau… Tous les jours, c’est un cycle infernal, on se joue de moi, on me montre que non, ce n’est pas possible, ça ne pourra pas marcher, regarde Dine, regarde comme tu es seule dès la nuit tombée, regarde comme tu ressasses tes propres démons Dine, à croire que tu n’as pas compris la leçon. Tu vas encore lui en laisser combien de chances, à As ? Si tous les jours il te déçoit et te fait pleurer, à quoi bon ? Pourquoi s’acharner ? Ce n’est pas toi qu’il aime Dine. C’est l’alcool. L’alcool lui, il fait pas de caprices, ni de reproches, l’alcool, il suivra As partout, sans jamais douter, ni le quitter pour un autre. As, il devrait se marier avec l’alcool, pour le pire et le meilleur, lui qui lui est si fidèle.

De toute façon il a choisi.
Et il te le montre tous les jours, Dine. Les journées se passent à merveille, oh oui. Même que t’as envie d’y retourner le soir à chaque fois, te blottir dans ses bras, tellement tu trouves ça bien. Seulement le soir, tu n’es plus unique, il y a l’autre, son rendez-vous journalier, cette entité qui, semble-t-il, doit vouloir le rendre si heureux. Doit vouloir faire son bonheur, sûrement.

L’alcool. Comme je le hais, celui là, d’à chaque fois réussir à t’éloigner. Et toutes tes promesses qui s’envolent, comme évanouies, dès que tu cherches sa présence, son goulot, son goût qui te manque, et apparemment, plus que le mien, moi qui t’attends, moi qui garde espoir, qui essaye d’y croire, de croire que tu me tiens encore en ton esprit. Que ton amour à mon égard, c’est encore le plus fort, même quand tu te noies dans l’autre et son parfum.
L’alcool, celui là seul qui te dit « reste avec moi » et que tu écoutes.
S’il avait un corps, à coup sûr, tu rentrerais plus tôt pour t’allonger avec. Et tu pourrais le serrer dans tes bras, lui… Puisque c’est bientôt le seul qui va te rester. Parce que Dine, si ça continue, elle ne sera plus qu’une flaque, un résidu de larme amère et salée que tu auras fait couler le long des journées et des chances qu’elle aura semées sur le bord du chemin qui, pensait-elle, t’aurait peut-être mené vers elle. A vrai dire, elle ne sait plus. Il n’y a plus d’eau pour irriguer ses pensées. Ni d’énergie pour qu’elle reprenne courage. Elle ne mange plus. Elle a perdu l’appétit en même temps qu’elle a perdu espoir.

Pourtant, elle continue de te tendre la main, pas pour te donner une quelconque chance, non, elle n’en a plus dans son attirail, elle a tout épuisé. Elle te tend la main pour que tu la rattrapes dans son dernier effort. Pour que tu la sauves du gouffre où elle est en train de tomber. Dans son dernier souffle, elle t’avait déjà dit : « aide moi, je n’en peux plus, je n’arriverai pas à me relever toute seule. ». Mais aujourd’hui, elle n’a plus de force pour te demander de la relever. Elle est à terre, c’est trop tard. Alors, si tu ne veux pas la laisser crever sur le sol, il faudra que tu la portes de tout son poids, elle qui a perdu connaissance. Il faudra que tu marches son corps contre le tien, et assumer les responsabilités à sa place. Que tu l’amènes jusqu’à ta chambre, la déposes dans ton lit, et, pour la seule fois où elle se sera endormie avant toi, tu pourras finalement fermer les yeux. Pour que lorsqu’elle les rouvre, elle te découvre à ses côtés et prenne conscience qu’enfin, elle n’est plus toute seule, puisque tu l’as portée, puisque tu es là, puisque tu l’as toujours été. Si seulement.


Ecrit par Dine, le Mercredi 5 Décembre 2007, 18:07 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

inconsciente
inconsciente
05-12-07 à 15:31

Un résidu de larme amère et salée

Je crois que cette phrase résume l'ensemble.

Tes mots soulignent ma mélancolie.

 
MangakaDine
MangakaDine
05-12-07 à 15:38

Re:

Je voulais lui écrire cette lettre et me barrer dans la nuit. Mais je me suis endormie avec, se sont les moustiques qui m'ont réveillée. C'était un passage assez dur, j'étais revenue pour lui et j'avais l'impression d'être là contre mon gré. Et que ça ne servait à rien. Plus à rien.

Mais bon.

C'est vrai que récemment, je n'ai pas trop eu le temps de visiter les jouebs. Alors explique moi. Exprime ta mélancolie, d'où peut-elle bien naître...
Il y a tellement de choses qui peuvent nous rendre malheureux. Et cette impression qu'il n'y en a qu'une qui peut nous rendre notre bonheur...

 
inconsciente
inconsciente
05-12-07 à 15:43

Re:

Je ne sais pas trop.

Je crois que c'est de revoir mon amour de toujours, Sylvaine, vendredi, qui m'a plongé dans cet état mélancolique.
Une fois qu'elle est de retour, en chair et en os, dans ma vie, plus rien ne compte.
Jusqu'à ce que mon quotidien me reprenne dans son circuit infernal et l'éloigne un peu de moi, comme quelqu'un qu'on aime beaucoup mais qui habite très loin.

Samedi prochain je vais sûrement apercevoir le Prince, et tout va rentrer dans l'ordre.
Enfin tout...

Jusqu'à la prochaine fois.

 
MangakaDine
MangakaDine
05-12-07 à 15:54

Re:

Ah, je comprends.
L'instantanéïté des sentiments, on dirait que ça dépasse un peu toute forme de temps. La distance c'est quelque chose de très proche du temps par rapport à sa résultante. Au final, la distance compterait pas si on voyait la personne, et même si parfois elle est proche géographiquement parlant, si on ne fait pas l'effort de la rencontrer, c'est comme si elle était aussi loin. Bon, mon explication est pas terrible, je te l'accorde. ;)

Moi je revois Gemey vendredi. Je crois qu'à chaque fois que nos chemins se croisent, c'est comme si nos vies étaient entre parenthèses l'espace d'un instant. C'est marrant cette expression "l'espace d'un instant", ca met limite en forme ce que j'essayais d'expliquer le paragraphe d'avant. Tout ça pour dire qu'une incursion meme furtive telle que Gemey, ça va laisser des sequelles pendant un certain temps. Un temps au final plus important que notre rencontre. Je ne peux pas comparer ça à ce que tu ressens pour Sylvaine (je ne me permettrais pas de dire que j'aime Gemey d'amour, malgrès les derniers articles parus sur ce blog) mais ces sentations je peux essayer de m'y identifier. Et oui, revoir le Prince te mettra un coup de boost. Et si ce n'est pas le cas, alors il y aurait des questions à se poser....

 
inconsciente
inconsciente
05-12-07 à 16:01

Re:

Non, non, ne m'accorde rien.
Moi j'allais te dire que tu dis les choses vraiment bien.

Enfin qu'en tout cas ça me parle quoi.

Oui, je me poserai ces questions en temps voulu.
Mais pour l'histoire de la vie entre parenthèses, c'est exactement ça que je ressens lorsque je la revois.
Soudain il n'y a plus rien d'autre qu'elle.
Sylvaine.
Son regard, sa voix, son sourire.
Et tout ce que je lis dans ses yeux.
Et tous ces moments, tous ces mots, tous ces souvenirs.
Tout ce qui brille dans mon coeur, comme dans la caverne d'Ali-Baba.

 
MangakaDine
MangakaDine
05-12-07 à 16:05

Re:

J'aurais envie de dire que j'aimerais que l'on m'aime comme ça.
Mais je crois que je m'en rends juste pas compte.

J'aimerais rencontrer ces gens que tu aimes si fort.

Moi en ce moment, je n'aime plus vraiment personne. Mais c'est comme si ça me faisait un bien fou.

 
inconsciente
inconsciente
05-12-07 à 16:11

Re:

Oui, ça doit faire du bien parfois.
Mais je crois que j'en suis incapable.

Peut-être que quelqu'un t'aime comme je l'aime

je ne sais pas comment les autres aiment (dixit JL Aubert)

La force de mon amour pour elle, c'est qu'il ne me fait pas souffrir, parce que j'ai accepté qu'il reste comme il est. À sens unique.



 
MangakaDine
MangakaDine
05-12-07 à 16:47

Re:

Je comprends. (aaargh, j'en ai marre de sortir cette phrase!)

Mais.

L'absence, tout ça. Ca pèse parfois. Se rendre compte que tous les élans d'intérets et d'empathie que l'on peut ressentir pour quelqu'un n'effleurent pas la personne et se perdent ailleurs. On se sent si inutile. Tout dépend de la position de l'être aimé. Il y a accepter l'amour de l'autre sans pour autant le ressentir, et il y a le refus de quelque chose qui n'attend pas forcément de retour. Et ne pas pouvoir donner, c'est...je sais pas. Se sentir seul peut-être.
Et lorsqu'on se rend compte que l'on ennuit la personne en face, c'est peut-être le plus dur.
M'enfin, j'extrapole. (ho oui j'aime ça!)

Et puis aimer c'est comme ne pas aimer, ça ne se commande presque pas.

 
inconsciente
inconsciente
06-12-07 à 02:00

Re:

Mais j'ai quand même de la chance.
Car les élans de mon coeur la touchent quand même.
Elle ne me repousse pas, elle me comprend.
Je crois que personne ne m'a écrit des choses plus belles.

Lorsque tu t'émerveilles devant quelque chose ou quelqu'un, cette chose ou cette personne n'est belle que parce que tu la regardes.

Tu as marqué ma vie,
Tu es quelqu'un pour moi.
Tu existes!

Prends soin de toi!
Essaie de laisser le bonheur vivre en toi, pousser comme une fleur là où on ne l'attend pas, au moment où on ne l'attend pas.

Ces phrases là sont plus efficaces que n'importe quelles formules magiques, que n'importe quelles prières.

Si c'est si "facile" (autant que ça puisse l'être) de l'aimer comme ça, c'est sûrement parce que je suis sûre que rien n'évoluera jamais. Cela restera toujours (relativement) simple.


 
MangakaDine
MangakaDine
11-12-07 à 01:06

Re:

Je trouve ça très très beau de dire à quelqu'un qu'il existe!
Elle doit avoir une belle âme ta Sylvaine.

"Si c'est si "facile" (autant que ça puisse l'être) de l'aimer comme ça, c'est sûrement parce que je suis sûre que rien n'évoluera jamais." Raaah, c'est un sujet délicat pour moi. Est-ce que c'est facile d'aimer quelque chose que l'on sait destiné à rester sans mouvements? J'imagine ça plus dur que d'avoir l'espoir d'un quelconque retournement de situation. Mais je ne sais pas. Je ne le vis pas.
C'est peut être un amour comme l'amitié. Mais en amour.
M'enfin, j'me comprends...

 
ecilora
ecilora
05-12-07 à 21:39

Et finalement, j'espère que quelques mois plus tard, tout va mieux...
C'était un joli texte.
BzOo

 
MangakaDine
MangakaDine
11-12-07 à 01:10

Re:

Merci de t'en inquiéter Ecilora. :)

Disons que si ça pouvait se représenter en une ligne, ce serait une ondulation.
Une courbe avec des hauts et des bas, mais qui au final monte un peu, petit à petit...

Ce texte, c'était une lettre, une vraie, que je lui ai donnée le lendemain-même. Ces pensées là sont devenues alors très réelles à ses yeux....

Bisous!

 
Perfect-plank
Perfect-plank
08-12-07 à 14:42

l'alcool, cette maitresse qu'on ne peut plus tromper une fois qu'on est tombé empêtré dans ses filets...
tes mots sont remplis d'une telle force
merci de m'avoir fait ressentir autant avec si peu...



 
MangakaDine
MangakaDine
11-12-07 à 01:21

Re:

Non, merci à toi. Merci de me lire, de m'avoir mis en lien. Je passe régulièrement sur ton blog mais je n'ai jamais fait le premier pas....Il y a des choses que j'ai lu de toi qui me laissent un peu démunies, notamment lorsque tu parlais de ton passé, ça n'a pas toujours été très rose et pourtant tu t'en sors avec une attitude franchement positive. Alors je ne sais pas trop quoi dire face à ça, puisque tu fais tout par toi-même, puisque tes constats sont la plupart du temps réfléchis et posés. Je ne peux pas rajouter grand chose. Alors je lis en silence.

Mais si mes mots sont emplis d'une force, merci.
Ca veut dire que ma vie prend un peu de poids dans la réalité...