Ecrit le 08.10.08 à 02h30
"Mademoiselle,
Trouver votre adresse mail ? Une bataille folle."
Ca commençait comme ça. Suivi d’un récit descriptif du mois qui s’était écoulé. Une écriture simple, sans prétention, sans séduction. Un mot gentil et généreux. A son image, touchant.

Ce qui m’a d’abord émue, c’est de savoir qu’il n’a pas demandé à une seule personne mon adresse, qu’il a insisté, qu’il avait envie. De pouvoir juste parler avec moi. Simplement. Ca me va droit là où vous savez. C’est si…sans détour. C’est si brut et honnête.
Ca me manque.

Alors je lui ai répondu un pavé, directement. Et puis zut les jeux d’ambiguïté. J’en suis plus à là. J’en ai marre de jouer. Si on est pas obligé de se voiler d’un masque pour aborder l’autre, je vais pas m’en mettre un de ma propre initiative. Quelqu’un comme Rom, qui se confie à moi d’une manière sincère, j’ai pas envie de lui faire ça. J’ai envie, moi aussi, d’être honnête et simple. Et puis ça fait du bien.

C’est pas comme chaque soirée et nouvelle prise de tête. A savoir si oui ou non il me voit dans ce sens. J’ai envie de renverser la table et de taper du poing sur le mur. De crier "ça suffit, à partir de maintenant, j’y pense plus" toute seule, à moi-même. Mais à la place, je l’accompagne voir son ex. A la place, à l’arrêt de bus, je l’écoute me dire qu’il n’a pas dormi de la nuit à force de trop réfléchir sur eux deux. Qu’ils avaient chacun besoin de tendresse et qu’ils en ont profité.
Bordel et moi, j’ai pas besoin de tendresse peut-être ? Je suis immunisée ?
Je suis trop jeune, c’est ça….

C’est pas grave, encore. J’en ai vu des pires. A lui donner la marche à suivre, alors que c’est lui l’expert. Je sais très bien que depuis cette soirée avec elle, tu as arrêté de vouloir être proche. T’as mis de côté tes aspirations décalées puisque t’as eu ce que tu voulais. Pour un temps. C’est pas plus mal, si ça me permet de passer à autre chose.
Mais voilà Nero, on risque de se voir tous les jours, pour le travail. On risque même de bosser avec elle. Pas de mélange, s’il te plait. Pas de nœuds impossibles à démêler. Et pas de faux espoirs.

Pas de soirée seule à attendre une présence à serrer pour dormir.
Pas de sourires pour se dire au revoir, et puis le silence.
Un silence, ou un répondeur quand j’essaie d’entendre une voix. N’importe laquelle. Ca n’a plus d’importance. Je ne veux plus faire la gentille et trinquer pour les autres.
Je voudrais tellement que l’on pense à moi.
Je voudrais que quelqu’un réponde à l’appel que je lance.