Ecrit le 10.08.09 à 10h10
Les serveurs ont planté, je suis bloquée ici, assise sur ma chaise de bureau, les yeux rivés sur un écran vide. Alors je repense à tout ça, à nous deux, à ce qui nous a pris d’en arriver là. Il me dit que pour lui aussi c’était une coïncidence incroyable, et il me pleure dans les bras. Ca ne pouvait être que moi, il s’évertue à me répéter.

Ca nous arrangeait bien secrètement chacun de notre côté, à la base, notre couple. On avait des conditions intrinsèques qui ne correspondaient à personne. Je voulais prendre mon temps, il voulait attendre mais pour des raisons bien différentes et chacune incongrue. Hier au milieu de la nuit c’est ressorti comme une déferlante. Il m’a avoué qu’il m’avait menti sans pour autant parvenir à exprimer le contenu du mensonge. Il restait là paralysé le regard qui criait au secours alors je lui ai soufflé que j’étais au courant depuis 4 mois déjà. Sans qu’il ne rajoute quoi que ce soit je lui ai expliqué à quel point j’avais trouvé ce fait magnifique et rare. Que ce n’était pas une tare mais une chance, quelque chose de pur et unique que je me suis voulue d’avoir volé si maladroitement, si seulement j’avais su. Il me serrait de plus en plus fort en s’excusant. Il n’y a pas eu un jour où il n’a pas pensé m’en parler, ça le rendait malade de me le cacher mais il avait trop honte d’avoir été pendant toutes ces années si différent des autres. Si complexé. Il m’a raconté qu’en Egypte, dans le car en partance pour Siwa, il avait sangloté de rage pendant que je dormais, se jurant à lui-même qu’une fois le trajet terminé il m’emmènerait sur les dunes de sable et m’annoncerait tout d’un bloc. Seulement, arrivés à Siwa bagages en main, j’ai voulu rentrer directement à l’hôtel. J’ai voulu rentrer directement à l’hôtel et il n’a jamais pu m’emmener sur les dunes de sables, m’a dit Blues la gorge pleine de larmes. Je n’ai jamais pris conscience que ça l’avait pesé à ce point. Mais j’ai gardé le silence parce que je pensais qu’il fallait attendre qu’il soit prêt à m’en parler lui, pas moi.

[sans suite…]