Ecrit le 30.08.08 à 02h05
A la suite de ça.

Le troisième soir, il m’a demandé pourquoi je n’étais pas allée dormir avec lui la veille. Il m’a assuré qu’il n’aurait rien tenté. Et quelque chose comme, on est amis, ou un truc du genre. Sur le chemin qui nous menait au point de rencontre, on a longuement discuté. On s’est arrêtés plusieurs fois pour allonger le temps, aussi. Tellement qu’arrivés à bon port, il n’y avait plus personne. Tant pis ou tant mieux, on est allé manger une glace devant les bateaux et la mer. Il a remonté mes cheveux et a dit que comme ça j’étais jolie. Je lui ai répondu que je ne savais pas me coiffer. On a retrouvé les autres par un hasard affolant puis on est allé danser. Il m’a plu, encore. Moi, je l’ai fait rire.

Il m’a prêté un t-shirt et une serviette pour me doucher. On transpirait de partout.
Lorsque je me suis glissée dans ses draps, il m’a demandé moi qui me plaignait tout le temps des situations quelle était alors ma conception idéale de dormir avec quelqu’un.
Et il l’a réalisé.
Parce qu’on a largement dépassé le stade de l’ambiguïté, selon lui.
Selon lui seulement.

Je n’ai pas dormi.
Je ne pouvais pas, il me couvrait de caresses et d’amour. Il m’apportait toutes ces choses habituellement associées de force au désir. Mais pour rien. Pour du beurre. Ou alors juste pour me prouver que ça pouvait être lui, qu’il pouvait le faire. Il était doux. Il me serrait. Il n’attendait délibérément rien, est-ce qu’il était sincère ?
-« Si tous les amis s’apportaient autant de tendresse, alors on n’aurait plus besoin de se trouver d’amoureux. »

C’était irréaliste.
Et pourtant, il suffisait juste de s’exprimer ouvertement. De poser, avant, les limites.
Mais c’est quand même Eden. C’est quand même celui qui me fait palpiter un peu plus que les autres. Alors quand il me dessine et prend soin de moi toute une nuit je ne sais pas vraiment quoi penser. Et si je pourrai indéfiniment m’en contenter.

-« Tu sais ce qu’il te manque ? Un grand frère. »

Et toi une amie fille.

Alors voilà, on est là pour combler un manque, c’est ça ? Mais je l’ai senti, ton cœur qui battait comme un fou contre mon oreille. Il voulait me dire quoi, lui ? Je l’ai sentie parfois, la tension. La main qui s’enlève. L’envie de revenir. J’ai senti plein de désirs qui n’auraient pas dû être là. Mais je ferme les yeux. Je nierai.
Je ne veux pas casser ce truc qui s’installe.

Je suis curieuse de voir où il est capable de nous mener.