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Mais qu'est-ce que le beau
--> Et à quoi ça sert

Ecrit le 19.03.08 à 19h20
Je suis amoureuse.
Merde, je voulais pas commencer l’article comme ça, ni même écrire ces mots. Je voulais faire une phrase d’intro et pendant que je pensais à ce que j’allais mettre ici mes doigts m’ont fait cette blague…..

J’ai la tête qui tourne. Mais moins que ce matin, cette étrange nausée qui m’a poussée à ouvrir les yeux et sortir du lit chancelante, pour m’affaler sur le sol. Peut-être était-ce une punition pour tout ce que j’ai osé penser ou même ressentir le soir même dans ses bras. Je disais que j’étais vide, que je n’avais plus envie.
Et bien, c’est bizarre de se retrouver entre les deux.

J’ai fait un truc de fou hier. Un de ces élans qui ne m’avaient pris depuis longtemps, quelque chose de cool mais de malsain, de totalement contrôlé malgré les palpitations. Malgré l’envie soudaine, oui, je l’avoue. J’étais dans ce car qui me ramenait dans ma ville après une longue réunion de deux heures au sujet de mon premier festival. C’était pas dans mes habitudes de rentrer si tard un mardi. Ni de le voir accoudé deux trois arrêts plus tard, dans les bras de sa copine. A travers la vitre, je le fixais timidement, je me disais qu’il faisait jeune, et qu’ils n’étaient pas vraiment assortis. Pas vraiment mon style non plus. Alors je sais pas pourquoi.
Pourquoi est-ce qu’il a attendu le prochain pour monter dedans. Et pourquoi mes pieds n’ont pas filé lorsque je suis descendue du terminus.

J’ai pris un Petit Gratiné les yeux rivés sur le dernier arrêt. Quelle idée à la con franchement. Tu le connais même pas, Dine. C’est juste une impression vague, un coup de tête et de cœur un peu superflu, surréaliste. Et puis tu sais même pas où il va, et s’il l’a pris. Le car suivant.

Pourtant, j’ai quand même poussé les portes du MacDo et feint l’air surpris, le sourire ne pouvant se détacher de mon visage. Il était bien là, Eden, sur ce chemin que je m’étais poussée à emprunter. Finalement, oui, peut-être que le parcours musical de son improvisation se confond avec celui de ma vie. Il y a des points par lesquels passer, peu importe la manière d’y parvenir, à un moment donné, on se dirige toujours dans cette direction. J’ai posé une petite marque sur le cours de mon existence et je me suis forcée à la vivre, parce que, peut-être, ça la rendrait plus jolie. Mais qu’est ce que le beau.

-« Tu descends à quel arrêt ? »
-« Au tien. »

J’ai osé lui répondre ça. Que peut-il faire devant cette détermination totalement affirmée ? M’emmener dans sa chambre universitaire, peut-être. Et puis voilà, je retourne avec lui dans ces rues qui me menaient à mon lycée, avant. Ca fait bizarre de changer de contexte dans un même lieu. Ou non, on s’en fout. On ne pense pas à ça. On se demande plutôt ce qu’on est en train de faire, qu’est-ce qui nous a pris ou ce qui nous est passé par la tête pour en arriver là. Il m’a suivie dans mon trip, je l’ai suivi jusqu’à chez lui. On a rit. Comme rarement on peut rire avec un inconnu.

Peut-être ne l’a-t-il jamais été. Peut-être même que c’était prévu. Parce que pour l’avoir choisi avec autant de soin, ça ne peut pas être moi. Moi je fais que des bourdes qui me rendent fière, c’est tout. Moi j’ai jamais su choisir quoi que ce soit qui puisse me rendre heureuse. Alors…

Et zut.


Ecrit par Dine, le Vendredi 25 Avril 2008, 00:52 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

inconsciente
inconsciente
25-04-08 à 02:02

Le beau c'est ça !

:)

Pourquoi zut ?


 
MangakaDine
MangakaDine
27-04-08 à 00:47

Re:

Comme ça me fait plaisir de te voir par ici Inconsciente!

Zut, c'était un peu le cri blasé de quelqu'un qui abandonne toute forme de reflexion mentale et raisonnée....à se dire : tant pis si je ne sais pas pourquoi, je ressens, et c'est tout. C'est un gros tout, même.

Bisous!

 
adagio
adagio
25-04-08 à 11:50

J'aime cette idée que les doigts s'expriment à leur façon pendant que toi tu essaies de penser à un truc "raisonnable".
Cela ressemble à de l'impro, tu ne trouves pas ? on se laisse aller corps et âme à l'inspiration, sans réelle réflexion organisée.
Et par écrit cela peut être pareil : on avait prévu un sujet, une idée, un style, et finalement on parle d'autre chose, autrement, et en fait c'est très bien ainsi.
On dira que c'est le coeur qui s'exprime alors. La profondeur peut-être.
Comme ça au moins tu peux poser ici ton "truc de fou" et peut-être que ça fera moins mal au coeur ?

Je ne sais pas si la vie est prévue pour être jolie, en tout cas certains moments de vie la rendent agréable ; là par exemple je te lis (sans te connaître, ou par bribes éparses ici et là ; tu ne me connais pas ou par quelques notes de passage aussi), et je me surprends à m'intéresser à cette histoire, à te relire, à tenter de déchiffrer l'impro, à vouloir te dire tout simplement : j'ai lu ces quelques phrases, une sorte de lassitude un peu triste s'en dégageait parfois et cela me touchait .

Mais c'était il y a un mois tout cela, alors l'impro a peut-être pris une autre tonalité depuis ? 

 
MangakaDine
MangakaDine
27-04-08 à 01:16

Re:

Tu es vraiment très musical dans tes mots. J'imagine que c'est plus ou moins fait exprès. En tout cas c'est agréable à lire, puisque ça me renvoie à ces petites notes tantôt noires tantôt blanches qui parsèment mon quotidien.

J'en parlais justement avec ce type de mon texte au dessus. Pour lui, l'improvisation est un parcours d'un point A à un point X, ce sont des points fixes mais le chemin pour y aller est indéterminé. C'est bizarre parce qu'il fait de l'impro totale, mais au fond, c'est dans la tête qu'il se met une multitude de barrières. C'est du préconstruit mental, des sensations pensées et prévues m'enfin....Peut-être est-on obligé de passer par la définition d'arrêtes socle afin de parvenir au "beau", où tout du moins à quelque chose de supérieur qui ne s'éparpille pas parce qu'il est solide. Je ne sais pas.
En vérité cette idée là de la musique ne me convient pas du tout.
Mais je suis peut-être trop idéaliste. Moi je crois que ça se ressent avant de se penser. Que c'est instinctif. Comme si les grands génies étaient restés babas devant ce qu'ils étaient en train de jouer. Ouais ça sonne pas crédible. Mais. Je m'en fous, j'ai envie de jouer comme ça, et si mes schémas personnels sont inconscients, alors peut-être qu'ils devraient le rester pour l'instant, et me laisser la surprise de non pas découvrir LE langage musical universel, mais seulement ma méthode d'expression à moi. Je crois que ce qui me différencie de cette pensée là, c'est que je ne cherche pas le langage mais l'expression. Ce ne sont pas les mots que j'emploie et comment je les emploie, ou la manière de dire qui m'importe, mais bien ce que j'ai à dire, la matière du sens. Je veux juste qu'il passe et qu'importe le moyen. Après tout, j'aurais pu utiliser la danse, le dessin, le théâtre. J'ai presque failli.
Après tout, en la musique, chacun y cherche quelque chose de différent.

Pareil pour les mots. J'aime bien qu'ils s'éloignent du sujet de base. Parce qu'alors ils retranscrivent au mieux ce que je suis dans le présent. Et c'est ça qui compte. Avoir une trace honnete de moi-même et pas d'une intention stylistique. Parce qu'après, quand je me relis bien plus tard, je ne suis pas perdue par la fioriture. Et alors ça m'explose à la figure comme si j'y étais une seconde fois. Je suis vraiment contente de pouvoir garder une trace de tous ces bouts de vie. Parfois ils me manquent. Mais seulement parfois.

Depuis un mois, va savoir ce qui a pu changer. Tu l'apprendras bientôt, je ne voudrais pas te gâcher le suspense.