Ecrit le 10.12.10 à 22h15
Il me fait rêver. Et vous savez à quoi je le sais. C’est parce que je n’ai plus faim.
La nourriture remplace souvent mes petits bonheurs. Or quand les sentiments commencent à germer dans le ventre, y’a plus vraiment la place.

Il me fantaisise. Ma langue fourche, mes mots prennent des tournures biscornues à force de fréquenter ses vers dans mes écouteurs. S’imprègnent en images. Je ne reconnais pas mes phrases. Il y a de la poésie partout, elle s’est accrochée aux murs de ma prose comme des branches de lierre qui essaient de gratter comme elles peuvent jusque dans les fenêtres des voyelles. C’est comme s’il me pénétrait lentement à travers chacune de mes lettres et ça en deviendrait presque érotique.

Je ne vais pas réussir à m’en remettre.

Il ne reste plus qu’à attendre mardi. Complètement incertaine d’en avoir pour mes fantasmes. A ne pas m’être encore décidée si j’allais m’y rendre seule ou accompagnée. On m’a trop monté la tête. Même sur la pointe des pieds je n’arrive plus à la saisir, ni à penser. Alors je divague. Je me remémore le film de mes fausses idées.

Et si ce n’était qu’une blague pas drôle?

On aurait pourtant bien du chemin à faire ensemble. Ne serait-ce que pour honorer les coïncidences. La première fois je lui ai écrit un commentaire, il m’a répondu un mail. C’était, bah dis donc, le 3 janvier, il y a presque un an. La deuxième fois, c’était en mars, sans le faire exprès, le jour de son anniversaire. Il m’a répondu cinq mois plus tard, le 3 septembre, sans le faire exprès, le jour où je sortais du magasin son album à la main. Il y notait avant de conclure :
« espérer qu'un jour on se croisera au hasard d'une salle ou d'un festival
en chair, en os et en scène »

Comme quoi, ça paie parfois comptant, l’espoir.