Ecrit le 21.04.09 à 03h40

Ca fait bizarre une nuit sans lui. Le déclic, c'est quand on a chacun pris conscience qu'on ne pourrait peut-être pas avoir l'occasion de se voir pendant un certain temps. A cause des agendas chargés. Eh bien, peut-être qu'on ne s'est jamais vus autant qu'en cette période folle d'activités. Oui, c'est bizarre. C'est à chaque minute de répit prendre son manteau et accourir dans sa direction, même si elle est à l'opposé. Sourire de se revoir, comme si. Ca avait été dur, alors que non. C'est juste qu'on est heureux.

S'endormir sur son épaule allongée dans l'herbe et le soleil printanier qui réchauffe. Partager les premières glaces et se déshabiller sur le balcon, il fait décidément chaud. Dans le métro le faire rougir jusqu'au cou, et fermer les yeux quand la moto fait défiler les paysages. C'est une histoire de sensations. Se créer notre chemin dans la haute colline se perdre, dans la vue, sous les arbres, sur les pierres et se déshabiller, encore, et crier, parce que personne n'entend sauf nous qui dominons la ville et le monde. Nous sommes les maîtres inconnus de l'univers entier perchés dans nos caresses. Il suffit de se donner la main.

Redescendre de notre nuage et couper à travers les jardins des maisons. Marcher des heures dans la nuit noire, s'arrêter tous les mètres pour se regarder. Rire et pleurer. Mais ensemble. Je n'ai jamais partagé ce secret si fort avec quelqu'un. Avant Blues.

Il ne s'en rend pas compte. Quand il pose ses yeux dans les miens il a cette tristesse qui lui donne un air plus adulte. Celle de déjà voir ce bonheur forcément détruit un jour. Se projeter dans ces moments qui ne durent pas, au moment où ils ont cessé de durer. C'est ce que je peux observer dans ses yeux juste avant qu'il ne me serre dans ses bras. Avant d'ajouter, "je ne veux pas te lâcher". Il a raison. On est ni invincibles, ni immortels. Nous ne sommes maîtres de rien. Ni de la ville, ni du monde, ni de l'univers. Alors de nos sentiments, vous pensez bien. On est juste....qu'est-ce qu'on est? L'un à l'autre.

Oui, si on pouvait être l'un à l'autre un instant se serait. Le présent. Ce truc qu'on veut chérir. Qui fait que l'on se pose sans cesse, que l'on se pause, pour profiter. Pour ouvrir les yeux plus grand sur ce qu'il y a devant soi. Waw, quelle chance. Alors bien sur que c'est fragile et périssable et que ça dépend de ce qu'on en fait. Mais si on pouvait se rendre compte de la chance que l'on a que ce soit là aujourd'hui. On pourrait être triste de penser à après mais ce serait le temps de prendre conscience que. L'important c'est maintenant. C'est se serrer. C'est toute cette richesse qui s'offre à nous lorsque l'on s'ouvre les bras. Les aujourd'hui sont des jours heureux où il fait bon d'y vivre. Les demains sont des trucs beaucoup plus compliqués à saisir dans leur sens. C'est peut-être juste une étape à passer.