Manuel, tu n’aurais pas dû me rappeler, aujourd’hui.

C’est fini, je suis loin maintenant. Et si, au téléphone, tu n’arrives pas à trouver les mots en anglais pour dire que tu t’es épris de moi, n’essaye pas. Ca me fait encore plus mal.
Je sais, ce n’est pas pareil qu’un « je t’aime ». Mais je t’attendrai. J’en ai fait la promesse.
J’ai vraiment le désir de te revoir.

Tu m’as demandé si finalement, je ne regrettais pas de ne pas t’avoir embrassé ce nombre incalculable de fois. Puis tu t’es repris en répondant à ma place. « Bien sûr, tu ne regrettes pas, tu es contente même. Ca se passe bien avec ton copain ? »
Je n’ai pas de regrets. Enfin si, mais. Si un jour je te donne un baiser, ça sera dans l’espoir qu’il puisse y avoir plus. Que je parvienne à t’emmener avec moi, ou le contraire, je m’en fiche. Tu es si beau. Je comprends pourquoi je te vois partout. Ca serait bien qu’ils puissent te ressembler, tous ces gens qui passent. Au moins un peu. Et comme ça, tu vivrais encore par procuration dans mon esprit.

Tu n’étais pas à la Piazza San Stefano, ni une fois, ni quatre, comme j’avais pu le croire. Ce soir là, j’ai pensé que c’était la fin, tu sais. Une fin semi imaginaire, qui pose la dernière image sur un doute. Je trouvais que ça nous qualifiait bien tous les deux. Mais tu m’as rappelé, pour me dire que tu tenais à moi. Alors oui. J’attendrai le temps qu’il faut.

Parce que.