Ecrit 23.10.09 à 19h40
« Ah mais t’étais pas au courant de la dernière folie de Blond ? Il s’est fiancé. »
Pourquoi ça ne m’étonne pas de l’apprendre ? Il a toujours été comme ça ce nigaud, complètement entier, à clamer tout haut qu’il attendait la bonne, et que c’était soit ça soit rien. Moi je me marrais bien de mon côté de son romantisme vieux jeu à deux balles. Puis quand il m’a dit qu’il était tombé amoureux, j’ai moins ri.

 « Toi que j’aime, tu ne comprends pas à quel point ça peut devenir une croyance. Je crois plus fort en ce sentiment qu’en ce que tu t’évertues à m’affirmer. Et je t’aurai à bout. Parce que je suis intimement persuadée qu’un jour, tu t’en rendras compte. Je veux être présente lors de ce moment pour t’accueillir dans mes bras et te dire :
-« Tu vois, je t’avais prévenu… »
Tu es l’homme de ma vie. Tu n’y peux rien c’est tombé sur toi. Félicitations.
Maintenant tu dois grandir et devenir quelqu’un de bien, pour que l’on puisse se mériter l’un l’autre. » (click !)

« Tu es l’homme de ma vie. »
Ca vaut quoi ça maintenant, hein ? Putain ça n’a plus aucun sens. Ces putains, putains de certitudes à la con qui finalement ont juste servi à bouffer mon existence quelques années de plus. Au fond, même si j’avais plus aucune nouvelle, même si notre dernière rencontre remontait à 6 mois et des poussières, même si j’avais plus aucun lien avec son histoire, j’y croyais bordel. J’y croyais moi. J’avais dans un petit coin de ma tête cette porte de secours qui m’aurait emmenée j’en suis sure vers un bonheur qui m’était destiné. J’y croyais, oui. Bien plus qu’à ces conneries de Père Noël.

J’ai l’ego en charpie, peut-être même plus que le cœur qui a pas encore eu le temps d’encaisser le choc. Je me suis trompée, voilà. C’était l’homme de ma vie. C’était l’homme de ma vie et plus qu’un sale mensonge. Un espoir bidon. Et pendant que je me disais qu’il pensait peut-être encore un peu à moi, il s’est fiancé avec une autre et lui a promis sa main. La même qui m’avait attrapée cette soirée en Corse (click !) et fait vivre un moment hors du monde. Un truc inoubliable pour mon pauvre cerveau, pauvre en souvenir finalement. Blond s’est fiancé et je suis contente pour lui. Mais non, je dirai pas "enfin ! je vais pouvoir passer à autre chose" parce que ça ne me fait pas plaisir et que ce n’est pas du tout soulageant. J’étais amoureuse.

Vraiment amoureuse.

« Il ne m’a jamais dit à moi « tu fais comme elles », seulement certaines fois « elles font comme toi ». Et la seule idée de penser qu’il puisse me citer quand je ne suis pas là, ça me retourne. Ca me soulève. Ca me fait me rendre compte à quel point il me manque. A quel point je me floue. A quel point j’essaie de faire comme si c’était passé, comme s’il y avait eu une fin alors que la seule fin c’est le néant. La page blanche.
Blond.
Et la musique ?
Et moi ?
Alors tu vas refaire ta vie et oublier ? Tirer un trait sur toutes ces choses qui pouvaient me rapprocher de toi ? J’ai déjà loupé tellement d’épisodes. Je ne te reconnais plus. Et je n’ai de nouvelles de toi qu’à travers les autres. Tu n’es plus qu’une image sans relief.

Oui. Mais tu es l’image de celui que j’aime.
La seule qui me reste. » (click !)

Le néant, la page blanche. La seule image qu’il me reste.
C’était déjà il y a un an.