Ecrit le 09.09.10 à 13h10
Je suis allée me faire couper les cheveux. Mais ce n’est pas assez. Pas assez court, pas assez fou, pas assez bouclé. Je me suis regardée dans le miroir de la coiffeuse et mon visage, mon expression, rien n’avait changé en moi. C’était une nouvelle fois la même coupe, la même tête. J’avais beau réclamer, ça fait huit ans que je garde mes cheveux comme ça, je voudrais quelque chose de différent, on me ressort le même schéma.
Je vais devoir y retourner.

Me raser le crâne? J’entends déjà crier à l’hérésie.
Et tes cheveux longs qui étaient si beaux quel gâchis je te préférais avant nianiania.
Les gens préfèrent tellement quand je ne me sens pas bien dans ma peau.

Je suis assise sur un rebord de rue piétonne, en tailleur, à fixer les individus lambda. Hier, mon ami Ray me disait « il y a une jolie fille qui en passant m’a donné un beau regard ça m’a rendu heureux » et je pensais c’est bien un truc de mec d’attendre, de chercher qu’une nana appréciable les regarde et les apprécie à leur tour. Moi ça ne me viendrait pas à l’esprit de scruter en marchant. Mais à tout bien réfléchir, je pense que ça pourrait égayer une journée, ne serait-ce que de croiser un homme attrayant dans le viseur de nos pupilles.

Ca doit faire un quart d’heure que je suis assise là à observer. J’ai reçu deux sourires. Dont un d’un type assez mignon, un livre à la main. Je me demande si c’est parce que d’ordinaire je ne lève pas assez les yeux en direction des gens. Je me demande.
Il y a une interaction possible en étant immobile, par la force du regard. Quelle est la potentialité du reste.

Je veux me développer. Trouver des axes et des encrages. Dans le contact humain, j’aimerais couper court à ce qui entraine indubitablement le désir de séduire, garder un échange sain basé sur un rapport de confiance et non pas d’intérêts personnels.

Allez, on y croit dur comme fer.