Ecrit le 05.01.08 à 20h45
Parfois je me dis qu’il est possible de juger l’état de notre vie grâce à nos rêves. Oui, un peu comme si la nuit était le baromètre du jour.
Si je dis ça, c’est parce qu’en ce moment, je rêve différemment. Et c’est aujourd’hui que je me rends compte à quel point mes songes ont pu être exceptionnels.

Avez-vous déjà pensé que le paradis pouvait se trouver bien caché au fond de l’un d’eux ? Moi la nuit, je visite beaucoup, plein d’endroits plus magiques les uns que les autres. D’ailleurs, je prends souvent mon appareil photo avec moi, pour pouvoir me souvenir des instants. Au réveil peut-être. Des fois, je peux errer des heures à me balader et m’émerveiller de tout, parfois j’apprends de nouvelles pratiques ou simplement je m’instruis sur la vie, il m’arrive de créer, souvent c’est plein d’humour, d’amour et quand j’ai besoin d’action on me donne des missions. Parfois je voyage dans le voyage, encore. J’ai des cycles. Ca peut être la nature, le vert, ça peut être l’eau, la mer que je retrouve à chaque endroit, ou les toits et le ciel dans lequel je vis. Ils me suivent pour me rappeler. Pour me faire passer les messages importants. Vous savez, comme quand vous allez dans un endroit, faites une action et pensez : là, ça signifie quelque chose. Là, il faut que je retienne pour demain matin. Pour que j’y réfléchisse. Parfois, de cette façon, viennent les réponses aux questions existentielles. Ou juste, des encouragements, des continue t’es sur la bonne voie, ou alors des réveille-toi, réveille-toi pour de bon, pas que dans la réalité. Des fois ce sont des vérités prises en pleine figure qui nous poussent à réagir. Or chaque fois, chaque fois, ce sont des choses faites pour notre bien. Voilà le tenant de mes rêves.

Mais en ce moment, j’ai l’impression que je rêve mal. J’ai l’impression de régresser de niveaux oniriques. Ce sont des rêves amusants, certes, mais qui n’ont aucune profondeur. J’en ai vu, des choses tragiques la nuit, mais à chaque fois, il y avait cette force invisible pour me protéger du mal. Aujourd’hui, je sens qu’elle perd en pouvoir. Qu’elle ne parvient pas à me préserver de toutes les influences énergétiques. J’ai des réminiscences, de temps en temps, de ce qui pouvait être magique autrefois. On m’envoie haut dans le ciel et je vois les dragons qui gouvernent cette planète mais ils ne sont pas tous contents, ils sont là pour infliger la sentence finale et mon inconscient, comme s’il ne pouvait pas supporter la fatalité brouille les pistes, fait grésiller les images et la mémoire, les confonds les unes dans les autres jusqu’à sombrer dans l’obscurité. Pour la première fois depuis ma tendre enfance j’ai fait un cauchemar. En haut de cette maison dans la colline et les arbres, j’ai vu l’enfer dans cette télé. La cassette que j’ai mise et le nom de l’artiste, je l’avais sur le bout des lèvres avant de me réveiller. Les corps se mangeaient entre eux dans un bruit insupportable. La chair ouverte, ils se faisaient l’amour et se gobaient peu à peu dans un carré de 19 pouces. C’était une fenêtre ouverte sur un monde auquel je n’avais jamais eu accès auparavant. Ce fut une télé au milieu de la forêt, au milieu de nulle part, cet intrus malsain et le trou noir. Maman, enlève la cassette, enlève là ! Descendons la colline, évitons les esprits. On m’a sorti du rêve et balancé dans un autre. Hop Dine, erreur de parcours, fait comme si tu n’avais rien vu. Mais je ne peux pas, j’ai pris conscience de l’endroit dans lequel ils étaient, de son existence. Et s’il y a de si belles choses qui peuplent cet horizon alors il y a aussi la monstruosité de son contraire. J’en avais parcouru des mondes au cours de mes nuits, inimaginables. Je n’avais même pas pensé une seconde pouvoir rencontrer les autres. La peur, l’angoisse, la haine ne hantent pas mes nuits. Je peux mourir, souffrir, voir certaines horreurs, être poursuivie, je n’ai pas ce sentiment d’affliction, je n’ai pas l’impression de subir, d’être enfermée dans quelque chose dont je ne peux sortir. As fait des cauchemars pratiquement tous les soirs. Il voit des choses atroces contre qui souvent il doit se battre. Et parfois, il n’arrive pas à se réveiller. Il se lève inlassablement mais jamais il ne parvient à sortir du lit, il appelle à l’aide, il se sent impuissant, mais il ne peut ouvrir les yeux. Alors il se réveille en sursaut, cette fois pour de bon, ses mains sont agrippées à mon tee-shirt, il sue et respire fort, il a l’air éprouvé. Je ne me réveille jamais dans cet état là.
Parfois je pleure à gros sanglots et les larmes ont imprégné mes joues. Mais à part il y a quelques jours, ça ne m’était plus arrivé depuis très longtemps non plus. Alors je me dis que j’ai de la chance. Pouvoir autant apprécier ses rêves, ça ne doit pas être donné à tout le monde.

Je vais essayer de remonter en grade onirique. Je ne veux pas perdre ce don du bonheur nocturne. J’apprends tellement sur moi et les autres là bas, et sur comment devenir meilleure. Je veux continuer à rêver, encore, encore, avoir contact avec toutes ces choses merveilleuses, ces entités fantastiques, ces vérités de demain. Et si ce n’est que le début d’une grande étape, je me réjouis d’imaginer ce que pourront être des rêves encore plus beaux….