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Tout vibre même à faible intensité
--> Cette valse effrénée

Ecrit le 19.02.09 à 01h25
Il m’a demandé un thème pour la nouvelle qu’il écrirait le soir même, pendant ces heures où il ne dort pas. Pendant qu’il tousse et recrache son infection pulmonaire, c’est bien s’il participe à ce concours d’écriture. Je ne savais pas qu’il écrivait, enfin je veux dire, vraiment. Qu’il avait déjà été publié dans un petit recueil de nouvelles et puis.
Je ne sais vraiment rien de Blues.

Les premiers mots qui me sont sortis ont été « moto » et « ascenseur ». Ce n’est pas anodin. Ce sont ceux de ma dernière chanson, celle d’hier. Cette valse effrénée. Elle est pour lui. Sans me rappeler des paroles elle hante déjà mes tympans et bourdonne en mon esprit comme un acouphène permanent. J’ai son regard qui me fixe, toujours. Blues. Il ne ressemble à personne. Mais je commence à m’attacher.

C’est un extra-terrestre. Alors, un peu perdue, je questionne les gens. Sur la normalité. Sur ce qui paraît bizarre ou non. Je demande aux personnes qui le connaissent, est-ce qu’il était comme ça avant ? Et avec les filles ? Comment il était avec les filles ? Est-ce que c’est avec moi seulement ? Je le ménage, vous savez. Je fais attention à ne pas trop le brusquer, le blesser. Je fais gaffe à ses ailes. Je le surveille, de loin, qu’il n’aille pas se brûler. Je panique quand il se sent mal à l’aise, ou quand il me dit « ne t’inquiète pas ». Et qu’il part sans rien. Et qu’il revient avec moins, que rien. Mais il est là. Malade comme un chien et l’on se saute au cou. On se dévisage. On se nettoie mutuellement la peau de nos gestes tendres. Et j’apprends à éprouver. Ces choses que je ne connais pas. Ces inhabitudes. Cette manière particulière de tenir à quelqu’un. Elle m’angoisse parce que je ne l’ai encore jamais vécue ailleurs alors….et si ça n’existait pas ? Et si c’était….un subterfuge ? Une arnaque, un piège ? Quelque chose qui se fait passer pour ce qu’elle n’est pas. Une attention particulière là pour maquiller un penchant sous-jacent. Je me pose des questions. Mais que lorsqu’il est absent.

Parce que sous mes yeux, c’est impossible. Il y a son regard. Il y a mes jambes qui lâchent et nos corps qui s’effondrent. Pendant de longues heures juste à se sentir. S’enivrer. Le désir qui monte et ne se résout jamais. Je pensais cela étrange. Mais c’est que ça me rend plutôt folle. Captivée. Par nos sens, se dire les choses. D’une manière naturelle et un peu primitive. Primitive parce qu’il n’y a plus rien d’autre que de s’écouter, à l’instinct, ressentir les gestes sans penser ni réfléchir, et fermer les yeux.

C’est un chemin à la découverte de l’autre et un temps qui s’étire à l’infini. Promis, je ne suis pas pressée, je te laisserai aller à ton rythme. Ces sensations tout en retenue décuplent mes envies. Me rendent plus, plus, plus. Plus fort. Je savais qu’il fallait attendre. Qu’il ne fallait pas céder. Qu’il fallait laisser agir chaque particule les unes après les autres, qu’elles se mettent à l’endroit et à la bonne place, sans le brouhaha de l’agitation on se rend compte que tout vibre même à faible intensité. Et alors quand on parvient à capter ce signal minuscule, celui là, et les autres. Les signaux intenses en temps normal n’en deviennent que plus grands et résonnants. Et tout est décuplé. Mon être entier s’élargit. Il suffit de rien. Il n’a pas besoin d’aller bien loin, Blues. J’en ai des soubresauts partout. Je perds l’équilibre. C’était si simple.

C’est surtout très fragile.
A saisir l’instant trop fort j’ai peur de le briser.


Ecrit par Dine, le Dimanche 17 Mai 2009, 23:40 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

justaimer
justaimer
02-06-09 à 20:56

Oui, ce qui ne ressemble à rien fait douter, ça fait byzarre parce qu'on ne maitrise plus. Qu'on ressend étrangement d'autres choses. inhabituelle. Moi je pense que ce sont les autres amours qui nous trompent. Car ce ne sont pas du vrai amour. Je parle de mes autres histoires, et de toutes ces amourettes, plus ou moins fortes. Tellement différentes du "vrai" amour. Avec lui, on ne se pose pas de question, l'amour nous parait évident, coulant de source. C'est vrai. Nous on se l'est dis que c'était différent avec les autres. tellement.  


 
MangakaDine
MangakaDine
17-06-09 à 02:44

Re:

Et puis, ce qui ressemble au reste fait douter aussi. On se dit, si ça ressemble aux histoires passées, mêmes si elles étaient fortes, elles ont échoué alors... Que ça ressemble ou pas, on doute. De toutes manières, on doute.
Combien de fois ça m'a paru évident. Combien de fois.

Alors. On marche sur des oeufs.
Je pense qu'il n'y a réellement que le temps pour écarter le doute.

Enfin, je le pense aujourd'hui.