Ecrit le 04.06.05 à 16h25
Hier soir, un vent de liberté soufflait sur la plage.
Avec toute la classe, un moment complice...et pas mal de coups....de soleil.

Puis le soir, je rencontre Poubelle sur mon chemin de retour, par un hasard complice. Aller, c'est les vacances, j'ai bien le droit de faire un saut chez elle. Ca me fait plaisir de revoir tout le monde. Ca me fait plaisir de revoir Maro. Et en me penchant sur la table du salon, là où il dessinait, subitement, je ne peux m'empêcher de m'écrier :
-"Ah mais c'est à moi, ça!"
…en attrapant avec énergie et vivacité ma pince à cheveux dans ma main gauche....depuis le temps que je ne la trouvais plus....je croyais l'avoir perdue.
Maro se retourne vers moi, me dévisage avec des yeux accusateurs....quoi, j'récupère ma pince toute pourrite....c’est pas interdit, non?
Je file rejoindre Poubelle dans la salle de bain :
-"Regarde ce que j'ai retrouvé!" m'exclamé-je en désignant l'objet de ma joie.
-" C'est à toi ce vieux truc?" s'étonne-t-elle.
-" Bah oui!"
-"Ha ha, c'est marrant ça!"

Ah bon....il y a quelque chose de drôle dans cette histoire? Poubelle s'explique:
-" C'est moi qui ai piqué cette pince....dans la chambre de Maro..."
Mais qu'est-ce qu'elle foutait là??? Ca doit bien faire deux mois qu'elle était paumée, il aurait pu me le dire... Poubelle renchérit :
-" Je croyais que c'était celle de sa copine....qu'elle l'avait oubliée en partant."
L'objet en question était posé sur le meuble noir de Maro, là où il entrepose ses livres, les disques de son groupe, quelques textes, des flyers souvenirs, un peu de tout.... et une pince, sur l'étagère du haut. Un peu trop haut pour des filles comme nous, mais en face des yeux d'un type comme lui. Et elle était restée là, fugitive empreinte d'une certaine mémoire.

Ca m'a fait quelque chose.

J'ai pensé qu'il l'avait peut-être gardé exprès, qu'il pensait encore un peu à moi en la regardant...J'ai aussi pensé qu'elle l'avait peut-être utilisée, Elle. Et qu'il l'avait porté après, pensant qu'il gardait sur lui un bout d'Elle, alors qu'en fait, c'était une partie de moi.
-"Maro l'a peut être mis, lui aussi..." demandé-je, comme ça, dans la conversation.
-"Oui, c'est possible, en ce moment il expérimente." m'a-t-elle répondu.
Et moi, à demi l'écoutant, agrippant la pince dans mes cheveux, supposant qu'elle ait pu effleurer les siens, aimant cette idée là, une fusion de cheveux, une effusion des sens. Un Maro à moi, à travers un accessoire de tous les jours, pour que je puisse me rappeler, à chaque instant de ma vie, qu'il fut un jour, une nuit, resté à mes côtés. Maro accroché à mon corps, comme cette pince l'est à mes cheveux. De douces illusions en perspective...