Ecrit le 17.01.06
"Maro, c'est ton deuxième plus grand amour, n'est-ce pas?" me sortait Ray en février dernier.
Il pleut, ce soir.
Je me rappelle, il y a un an de ça, à quelques jours près, je le rencontrais pour la première fois. Il faisait si doux encore, à cette époque. On pouvait finir la nuit dehors, en t-shirt, à chantonner et jouer des percussions, là bas, perdus dans ce parc au beau milieu du lac qui avait des allures totalement virtuelles. C'étaient, des contes de fées aux fins malsaines. C'était....si bien mais si mal.
On peut dire qu'il a changé ma vie, à ce moment là.
Du tout au tout. De mes fréquentations à mes habitudes. De mon confort à ma musique. De mes pensées à mes réactions.
Et un an après, j'y repense.
C'est comme si, j'avais porté ce poids toute ma vie. Le poids de sa présence. Comment était-ce avant, déjà?
Je ne m'en souviens plus.
Moi qui garde trace de chaque chose ai oublié.
Comment vivre, sans lui.
Parfois je me réveille en pensant que ça n'a plus de sens.
D'autre fois j’imagine que ça disparaitra petit à petit.
Aujourd'hui je ne sais plus. Avec quelle intensité j'ai pu l'aimer autrefois. Malgré tout je me raccroche encore à ce souvenir pitoyable. Je m'accroche comme un parasite au moindre semblant de flamme. Mais elle se consume toujours avant d'avoir brûlé. Et je cherche, telle une droguée, ce que ça faisait avant. Au début.
J'aimerais retrouver l'ardeur de la passion, à s'en imploser le cœur.
J'aimerais le retrouver aussi, parfois.
Même si je sais que jamais plus.
J'ai l'impression d'avoir été tuée avant la fin de l'histoire. De ne pas avoir pu arriver jusqu'au bout. Oui, j'ai lamentablement crevé mes chances. La vie est elle un chemin sans retour? Une voie à sens unique?
On ne peut pas revenir en arrière.
Simplement se rappeler des paysages que l'on a traversés. En espérant avec force que les prochains auront encore plus de charme. Et peut-être, alors peut-être, pourra-t-on s'arrêter quelques instant sur cette aire d'autoroute pour nous reposer, admirer inlassablement le spectacle qui s'offre à nos yeux. Et profiter, enfin.
Je l'espère...
Commentaires :
Re:
Quand j'ai écrit cette phrase, j'ai pensé à toi.
Oh tu sais, Maro, je sais pas vraiment ce qu'il a été pour moi. En fait, je ne comprends pas. Et plus d'un an après, je me pose toujours cette même question : Pourquoi lui?
M'énerve.
Parce que, même absent, il rentient toujours mon attention.
Ouais, je marcherai toujours auprès de lui, même s'il ne s'en rendra jamais compte.
Et puis tu as raison, de temps en temps, on s'obsède d'une personne. Ca dure une journée. Puis de temps en temps, ça revient par periode. Mais nuit et jour, ne vivre que pour un seul Maro, en faire sa raison de dormir, manger et boire, se lever le matin et continuer à marcher, c'était trop. C'était trop de bonheur. Est-ce que c'est ça, le bonheur?
Je ne sais pas. C'est juste...
...plus épais, plus consistant.
Pour moi, c'était de la dépendance. Comme une drogue. La drogue, ça n'a pas de conscience. Ca ne culpabilise pas de te faire souffrir. Tant que tu lui offres ce qu'elle veut, tu l'as. Au fil du temps, il en faut plus pour ressentir, toujours plus. Et malgré tout, tu t'accroches, et tu en viendrais même à donner tes organes pour l'avoir, ne serait-ce qu'une soirée, et crever d'overdose la poudre à notre nez, ces parcelles dans notre corps.
Oh oui, dans notre corps.
Re: Re:
Re: Re: Re:
Persévérer dans quelque chose qui ne mène nulle part, planter des graines, arroser tous les jours en soufflant des mots d'amour, pour ne récolter aucune fleur. On est déçu, c'est sûr, et on se demande parfois si c'est la peine de recommencer. Mais c'est tellement beau, une fleur, n'est ce pas? Surtout lorsqu'elle grandit dans nos mains.
Je n'arrive pas à faire revivre les instants passés. Ils défilent sous mes yeux, mais m'appartiennent-ils vraiment? Après tout, il n'y a que moi qui les vois, et c'est en quelque sorte ma fierté.
Bisous et merci d'avoir fait un petit tour ici.
ryne
Tu as le don de parler de chose qui m'en rappellent tellement d'autres dans ma propre courte vie.
V, je n'en ai jamais parlé. Sûrement évoqué dans une discussion avec toi, sans conséquence, mais jamais je ne l'ai écrit. Sur un blog ou un autre. Aujourd'hui je sais bien que ça n'a pas de sens. Et il n'était pas vraiment pour moi ce que Maro était pour toi, je l'admirais aussi, mais pour de fausses raisons. Toi, tu en avais de vraies, moi j'étais encore trop jeune. L'aveugle.
Mais ce qui reste la même chose, c'est cette chair qu'ils nous ont donné et avec laquelle on se promène, on parle, on prend encore des décisions. Sans forcement penser a eux, mais parce qu'ils nous ont change autant, on marchera toujours a cote d'eux, ou de ceux qu'ils étaient dans nos têtes.
Les gens parleraient de simple attirance sexuelle. Ou les généreux ,d'attirance tout court. Mais ce besoin, quand l'un a cote de l'autre, comme un drogue, de se rapprocher doucement. D'attendre que l'autre fasse un geste, nous délivre de l'attente. Je me souviens, malgré les années, a quel point c'était délirant, obsédant. N'avoir que ça dans la tête, je n'ai plus jamais connu.
Ni pêche, ni Guillaume, ni personne. Même si j'en ai été folle, un jour ou deux. Eux, ça n'a jamais été pareil.
Pour moi ça n'était pas de l'attirance, c'était une connection. Quelque chose que l'on avait pas demande, et qu'on ne pouvait contrôler.