Une série de textos venant d’Ex. Mon premier amour.
Après ma courte visite à son collocataire et ami Legolas, dans sa nouvelle maison à côté de ma Fac.
(dans ce Joueb, cf : ici, ici, ici, ici, et ici) (j'ai pas tout cité, hein)

"Ca va peut-être te surprendre mais ça m’a fait plaisir de te voir. T’as été la première et ça a son importance, il m’arrive d’y repenser voilà. A bientôt."

"Moi quand il m’arrive de penser à toi, je me rappelle surtout de tous les moyens que tu as employés pour me faire du mal et ça, je ne te l’ai toujours pas pardonné. Je ne sais pas si je pourrais te refaire confiance un jour. Mais sache que je ne suis pas méchante et que tu peux compter sur moi si jamais t’as des soucis. Avec le temps, peut-être même qu’on pourra devenir amis. On a grandi après tout. J’ai le tel illimité de 20 à 00h si ça te dit de papoter un peu…"

"Je m’attendais à cette réaction de ta part, tu n’as pas beaucoup changé finalement. Il m’est arrivé des trucs pas cool y’a pas longtemps qui m’ont fait grandir plus que je ne devrais et là je viens de te confesser mes impressions. S’il te reste des choses sur le cœur ne te gêne pas."

"Je te rappelle dans quelques minutes ok ? Tu me raconteras. Moi ce soir je suis seule et j’ai rien à glander donc…ça tombe très bien !"

"Mon père est mort fin de l’histoire, j’ai pas envie d’en parler… Encore moins avec une personne qui n’a pas confiance en moi."

"T’es pas obligé de le prendre comme ça, je te force à rien. J’ai pas confiance en toi c’est un fait. Il y a plein de gens en qui j’ai pas confiance avec qui pourtant je discute volontiers. Si dans la soirée tu changes d’avis, bah tu me feras signe. C’est parfois bien de juste ne pas se sentir seul…"

"C’est précisément la raison pour laquelle je t’ai envoyé un message, mais ne pas être seul ça veut dire pour moi partager, et c’est la confiance qui permet le partage. Et puis la solitude s’apprivoise. C’est contradictoire mais plus tu es seul, moins tu te sens seul. Bref si tu veux appelle moi, sinon à bientôt."

J’appelle un peu après…
Ca ne répond pas.

"Désolé, mais ta réaction de tout à l’heure, bien qu’attendue, m’a fait mal au cul. J’ai pas envie de me prendre la tête ce soir, on a toute l’année. Bonne nuit. Salut."

"J’voulais juste discuter un peu…tant pis. Bisous à lundi."

Et voilà que je me sens mal. Et voilà que je sens le besoin d’en parler à quelqu’un. De ce type, là. Je pensais qu’il ne reviendrait jamais. Je pensais nos chemins définitivement excentrés. Ca remue tellement de choses dans mon cœur. Des vieilles déchirures enfouies très profond. De celles qui ont commencé en premier à faire vraiment mal. Il y en a pourtant qui souffrent de choses cent fois plus douloureuses. Famine, maladie grave, perte d’un être cher…

Moi, c’est d’un amour qui s’est retourné contre moi.

Le premier homme que j’ai aimé a petit à petit commencé à me haïr. A vouloir me faire regretter sa haine, ou sa propre souffrance. Il a souhaité que tous ressentent la même chose que ce qu’il était en train d’éprouver. Et il a mis toute sa force à me faire détester de nos proches communs, et d’autres gens que je n’avais jamais vus. Minouch, il m’a pris Minouch ma meilleure amie de l’époque et il l’a gardé pour elle. Et ceux qui persistaient à rester à mes côtés, il les a également rabaissés. Jour après jour, il a fait de mon quotidien une torture mentale. Impossible de lui échapper, on était dans cette classe si spéciale, si peu d’élèves, trois ans d’affilée. Je n’avais plus personne. J’étais seule et méprisée, il y avait cette sphère de mensonges que je ne contrôlais pas, dont je n’avais même pas soupçonné l’existence. Et moi, pendant tout ce temps, pendant tout ce temps….

Je l’aimais.

Je lui pardonnais. Je m’en voulais de lui faire du mal malgré moi. J’étais triste qu’il se fasse saigner tout seul, qu’il place ses buts aux mauvais endroits. Pendant trois ans, j’ai espéré qu’il me revienne. Je l’ai attendu. Je restais assise sur ce banc en face de la rue qui le menait à chez lui, le regardais rentrer de loin, tous les soirs. Et je pleurais qu’il ne vienne pas me dire de rentrer avec lui.
Il pouvait me faire autant de crasse qu’il voulait, je ne bronchais pas. Je ne répondais jamais. J’ai même entendu des gens lui dire : « lâche là un peu, tu fais une fixation ! ». Et j’étais contente que quelqu’un en parle à ma place.
Jusqu’à la dernière année du bac j’ai attendu qu’il revienne vers moi. Ce qu’il a fait, à un mois de la fin. Je n’aurais pas cru qu’il avance encore avec des idées sombres. Il m’a fait promettre de ne pas dévoiler certaines choses, pour le bien d’un ami à lui, a-t-il dit. Je lui ai fait confiance, on devait se taire tout les deux.
Mais en fait. Il a fait promettre mon silence pour mieux me détruire. Pour répandre sa version des faits à qui voulait, en ayant la certitude que personne ne pourrait le contredire, parce que le seul autre témoin, c’était moi. Moi qui avait promis.
Et ce soir, il me reproche de ne pas lui donner cette confiance dont il s’est servi afin de m’humilier dans mon dos !

Je suis trop conne.

Aujourd’hui, je vois toutes ces choses qui se mettent en place. Petit à petit, j’observe le schéma se reproduire. Comment peut-il me faire croire qu’il a grandi et changé ? Il se sert de son propre malheur pour se déculpabiliser de tout, pour se porter en victime, lui qui ne sait faire que ça. Je ne comprends pas pourquoi je m’en veux. Il a réussi à me faire passer pour la méchante à mes yeux, uniquement grâce à l’usage de quelques textos. Il est trop fort. Il faut que je me méfie. Sous ses airs de gars qui veut rien, il y a bien quelqu’un de dangereux.
Et le pire, c’est qu’il n’y a que moi qui le sais.

Il n’y a qu’à moi dont il a parlé de ses anciens plans, notamment ceux contre son père. C’était son but ultime, avant moi. Il me fait peur. Réellement.
Je crains qu’il ne prépare encore quelque chose.

Mais ce que je crains avant tout, c’est mon amour pour lui.